Le Pendu de Saint-Pholien par AGipsySpirit
Au début de cette année, je me suis donné un petit défi personnel, lire plus, mais aussi, lire plus d’auteurs belges! Faut dire que mes années scolaires m’ont, à mon souvenir, fait découvrir que Amélie Nothomb et Éric-Emmanuel Schmitt (naturalisé). Un peu dommage, mais rien d’irréparable! Et pour commencer, fierté liégeoise oblige, je m’attaque à l’écrivain belge le plus lu au monde, Georges Simenon.
Avant de parler plus du livre, quelques petites précisions sur Georges Simenon: Né à Liège , il débute sa carrière dans un journal local, la Gazette de Liège, alors qu’il est adolescent. Il part s’installer à Paris à même pas 20 ans où débute réellement sa carrière d’écrivain. Sous son nom, mais aussi sous plus de 27 pseudonymes (!), il publiera plus de 300 romans, pas loin de 200 nouvelles, ainsi que des milliers d’articles, de reportages et de contes pour la presse. Une carrière très riche donc, d’où on peut distinguer deux « courant, d’une part ses romans policiers dont les plus connus avec la série sur le Commissaire Maigret (78 romans), d’autre part, ses romans « durs » (Il les a appelé lui-même ainsi), beaucoup plus sombres. Finalement, je choisis de découvrir Georges Simenon avec Le Pendu de Saint-Pholien, car il s’agit de l’un de ses premiers romans publiés, et du deuxième roman de la série des Maigret.
Le Pendu de Saint-Pholien, c’est un roman policier qui tire parfois plus sur le roman que le policier. Les premières pages nous plongent directement dans l’histoire, le Commissaire Maigret, plein de regrets et bouleversé, tente de comprendre pourquoi un homme à l’apparence suspecte, et dont il a échangé la valise, se suicide devant ses yeux. Le goût du mystère peut-être, l’envie de déculpabilisé sans doute, Maigret remonte l’histoire du suicidé à Brême, Paris, Reims et surtout, Liège dont le titre évoque une église du quartier d’Outremeuse. Car l’une des choses qui font la force de Simenon, ce sont ces faits qu’il emprunte à la vie réelle, par exemple, et pour ne pas vous gâcher le plaisir avec d’autres révélations, il y eut réellement un pendu dont il s’inspira. Il détaille aussi très bien la ville de Liège que l’on reconnaît, même 80 ans plus tard.
Pourtant, ce n’est pas par fierté que j’ai aimé Le Pendu de Saint-Pholien.
Immergé dès les premières pages par les mots de Simenon, l’intrigue, simple, ne manque toutefois pas d’un peu de surréalisme ou d’absurdité. L’écrivain crée des personnages forts, torturés, à la culpabilité ambigüe et plus complexe qu’il n’y paraît. D’action au final, il y en a peu, elle intervient parfois de façon un peu maladroite, un peu téléphoné aussi mais rien de préjudiciable à ce livre dont le suspense et l’intrigue tiennent plus à la psychologie des personnages qu’aux faits.