"Le pendu de Saint-Pholien" est l'un des tout premiers romans de Simenon, mettant en scène le commissaire Maigret, à être écrit et publié. Ce livre fait partie de la série initiale de 19 enquêtes imaginées par Simenon, qui fut par la suite étendue à 80 volumes tout au long du XXème siècle.
A la suite d'une mission dans le nord de l'Allemagne, Maigret est témoin d'un suicide alors qu'il suivait un individu suspect sans raison autre que son instinct de flic. Ayant plus ou moins provoqué ce geste désespéré, en subtilisant la valise de cet homme, le commissaire culpabilise et se fait un devoir de comprendre les tenants et aboutissants de cette sombre affaire, alors même qu'il n'a guère de légitimité pour enquêter en territoire étranger.
Cette entrée en matière n'apparaît pas forcément très vraisemblable, mais l'intuition de Maigret était bonne, puisqu'après bien des épreuves (on attentera à sa vie plusieurs fois), son enquête le mènera à Liège où le commissaire va découvrir un crime commis une dizaine d'années plus tôt, dans des conditions très inhabituelles.
Quelques années plus tard, ce même épisode tragique figurera aussi dans le roman autobiographique intitulé "Trois crimes de mes amis".
Au-delà de l'intrigue policière, ce qui frappe dans "Le pendu de Saint-Pholien", c'est la finesse des analyses psychologiques de Simenon, et son observation subtile des comportements humains.
De plus, l'auteur belge est ici en terrain connu, et les descriptions de sa ville natale sont criantes de réalisme et de poésie crue.