L’ironie de cette histoire est sans doute qu’il est très probable que la bête sont se méfie tant le narrateur n’est autre que lui-même. Cette lecture est d’autant plus pertinente que le narrateur se méfie d’un autre animal qui saccagerait son terrier. Or c’est cette peur qui le pousse à creuser d’autant plus ce qui confirme sa vision des faits. Alors, il tombe dans un cercle vicieux entre peur et auto-validation de la peur.
Le narrateur se croit à l’abri dans son terrier. Personne ne peut l’atteindre. Or l’ironie est que c’est en s’isolant pour se protéger qu’on devient le plus vulnérable. Les hommes peuvent bien rester seuls dans une chambre mais pas sans devenir fou ou paranoïaque.
Une autre interprétation du texte est que le narrateur meurt tout au long du texte. Il est expliqué à plusieurs reprises qu’il est âgé. Le texte peut se comprendre comment une lente et longue agonie accentuée par l’isolement.
Cette deuxième interprétation est d’autant plus perturbante que Kafka est mort six mois après avoir écrit ce texte.
Ainsi, Le terrier peut se lire comme le témoignage d’un mourant qui au lieu de trouver la paix et un repos mérité trouve au contraire l’isolement, la tristesse et la paranoïa, car on pressent la mort se rapprocher.