Si l'on est immergé dans l'époque du bloc soviétique, la question de l'individu dans le parti est primordiale dans ce bijou de littérature. Koestler nous illustre avec beaucoup de maîtrise l'implacable système dans lequel chacun peut se perdre, que ce soit en adhérant pleinement au parti, ou bien en s'y opposant. Par-delà l'histoire d'un ponte du parti qui se voit emprisonné dès les premières pages du livre, l'auteur nous livre des réflexions et des théories sur l'humanité. Le fil rouge, résumé dans le titre, est bien la question de l'individu dans le collectif, soit respectivement le zéro et l'infini. L'on apprend beaucoup sur les agissements sombres et cachés des membres du parti au nom de celui-ci, mais aussi comment l'être est broyé, réduit à néant par des camarades qu'il aurait côtoyés ou non. Le style est bon et la puissance du roman indéniablement à la hauteur de celle du pouvoir en place.