Les Attaques de la boulangerie par Pravda
Je n'ai jamais lu Kafka sur le rivage, ni IQ84 et pour être tout à fait franche, jusqu'ici, Haruki Murakami m'indifférait plutôt totalement.
Puis vint décembre et pour se remémorer la naissance d'un antique barbu , quoi de plus logique que de ruiner son semblant de budget ? A peut près n'importe quoi d'autre, oui, mais là n'est pas la question. J'aime bien offrir des livres, j'ai l'impression de culturer un peu le monde et cela ne coûte pas grand-chose, à moins de mettre sous le sapin le dernier étron de Lévy à 20€ mais profitons des fêtes et ne soyons pas salauds : cherchons autre chose.
Alors pourquoi ce livre d'un auteur que je ne connais pas ? Déjà, un écureuil en couverture. Si ça ce n'est pas un gage de qualité ! J'aime bien les écureuils, c'est agile, mignon, tout roux (vous pouvez vous pâmer devant ces arguments de choc ) et en feuilletant le bouquin, je me rends compte que toutes les deux pages sont parsemées de chouettes illustrations, toutes faites de vert et de doré... Le contenant fait un joli cadeau.
Pour ce qui est du contenu (car je déteste offrir un livre que je ne connais pas sous peine de me voir houspillée par la suite et aussi parce que j'ai du mal à ne pas dévorer n'importe quel écrit me tombant sous la main) j'ai été assez séduite par l'univers assez étrange voir absurde, mais léger et contenant pas mal d'humour de l'écrivain japonais. En deux courtes nouvelles qui sont liées l'une à l'autre, Murakami nous dépeint tout d'abord la faim, intense, celle qui met la raison en sourdine et qui tenaille deux amis prêts à braquer une boulangerie pour se gaver de pain. Ils tomberont sur un boulanger bien fantasque qui paie ses miches contre du Wagner, sans mauvais jeu de mots. Dans la seconde nouvelle, on retrouve l'un des deux comparses, maintenant marié et, on pourrait le dire, "rangé", se réveiller en pleine nuit avec sa femme, tout deux se retrouvant aux prises avec cette faim atroce qui se doit d'être rassasiée et partent pour une nuit déroutante et assez burlesque.
Avec peu de pages et beaucoup d'illustrations, ce livre se lit en une demie-heure, une agréable demie-heure qui pour ceux qui comme moi ne connaissent pas Murakami et peut se targuer de donner envie de plus découvrir l'oeuvre de l'auteur.
De plus c'est un bel objet, ce qui ne gâche rien.
Le seul souci que vous pourriez rencontrer en fait, c'est d'avoir envie de le garder pour vous !
PS : je parle d'écureuil ce qui peut surprendre quand on voit la couverture qui figure sur la fiche SC, donc non, je ne suis pas à trois grammes quand je lis un livre (ce qui pourrait malgré tout expliquer certaines critiques) mais mon édition diffère un peu : http://extranet.editis.com/it-yonixweb/IMAGES/118/P3/9782264061294.jpg