Les Fleurs du mal par corumjhaelen
Tout n'est pas bon dans ces quelques 120 poèmes du recueil. Et s'il a longtemps été mon livre de chevet, aujourd'hui il ne me viendrait pas à l'esprit d'encenser certains poèmes glauques parfois dans le plus mauvais goût du pire du romantisme, même si tout n'est pas à jeter dans les rêveries spleenétiques baudelairiennes. De même l'Albatros, bon j'en suis revenu depuis qu'on me l'a fait apprendre au collège... Ou Correspondances encore, à part pour me faire apprendre le mot synesthésie, quel ennui.
On pourrait également s'extasier sur la postérité de ce recueil, assez incroyable : Verlaine, Mallarmé et Rimbaud lui doivent énormément, et donc leurs successeurs, bref, c'est l'initateur d'un mouvement qui a presque tué la poésie disait mon prof de littérature...
Ceci dit, si je mets ce livre au panthéon de mes lectures, c'est parce qu'ils contient des rêveries d'Idéal parmi les plus belles de la langue française. Moesta et errabunda, Le Balcon, L'Invitation au voyage, Elévation, Harmonie du soir, La Vie antérieure, Parfum exotique, cette superbe conclusion qu'est Le Voyage, autant de poèmes parfaits, et j'en oublie sûrement.
Et bien sûr, le sublime A une passante, auquel on doit en plus quelques unes des plus belles pages de Proust, et dont je me murmure souvent le premier vers au passage d'une belle jeune fille dans le métro. Une excuse à une si belle occupation, que demander de mieux ?