Je torréfiais d'envie d'écrire cette critique tant que la poésie de Baudelaire exalte ce que chaque lecteur recherche.
Il serait non judicieux de ma part de faire preuve de mauvaise foi et clamer que Les Fleurs du Mal est un recueil quelconque de la mangeaille poétique.
Et, il est facilement compréhensible l'engouement autour d'une telle virtuosité métrifiée, certes ; mais cependant au 21ème siècle ces vers procurent en nous l'effet d'un horion en laine de mérinos, d'un coup d'écumoire en caoutchouc.
Diantre ! Que s'est-il donc passé dans ce siècle pour que la poésie de Baudelaire soit corsetée de bubelettes vermillonnes ? La musique de Booba.
Le recueil de poème de Baudelaire ne vous ferait pas aussi bien sonner le tocsin de vos âmes que « Temps Mort », ou encore « Ouest side ».
Les plaintes se subjuguaient sur la gueule de notre poète français, aujourd'hui voilà que ses œuvres arpentent l'académie française comme une Vénus pudibonde arpentent les prostibules. Peut-on espérer un pareil destin à Booba ? Honnêtement, je ne pense pas. Le duc est un anarchiste, bien loin des prélats prosodiques et de la conscience poétique.
Parlons français, ces antonomases concernent les naïades du diable Gallimard et autre éditions qui échouent la littérature dans les maremmes de la poésie par peur de profondeur. Les pourceaux gallimardiens bouffent leur propre logorrhée diarrhéique et ce n'est pas avec de tels soliveaux qu'on érigera les méritants et méritantes.
Je ne suis pas sûr que l'Edition se ferait couper en morceaux pour soutenir que l'art est difficile, voyez-vous, mais je sais qu'ils veulent que leur travail soit aisé, et même la chose la plus aisée du monde. Pourléchez les tentatives d'entéléchies de Baudelaire tant que vous le souhaitez ! Votre mépris sublimera les Booba, ceux qui disent non, ceux qu'Albert Camus appelle « Les Révoltés ».
Les fleurs du mal fut un exemple, voire même une révolution poétique, je le crois bien ! Il est vrai que les poèmes sont d'une richesse inouïes mais ils sont toutefois d'une profondeur désuète. La poésie de Baudelaire est semblable à ce palais en or mais sans meuble, la non-poésie de Booba est semblable à ce galetas rempli de secrets. Cette déclaration choquera les lettrés, mais je n'écris pas pour les lettrés.
Vous autres, n'y voyez pas un affront en ces lignes ! J'admets la puissance de la poésie baudelairienne. Je souligne qu'elle advienne auprès d'une génération bien trop habitué à la qualité poétique, car si Baudelaire est un virtuose de la poésie, Booba, le rappeur le plus écouté de France, est l'Oelohites du chant, « l'élu de tous les temps, de tous les peuples de tous les pays, mages, saints, artistes, poètes, rêveurs et mystagogues, le rejetons lumineux ou obscurcis de la descendance angélique » tel le professe Josephin Peladan. L'esprit aquilin, le cœur hypertrophié d'idéal, daïmon de lumière qui se préfère stérile plutôt que de féconder de la mauvaise musique.
La poésie de Baudelaire est cisaillée et calamistrée au mètre, la prose corsetée, odoriférante, vertugandine. Rajoutez par dessus la musique et voilà que nous avons Booba.
Le poète français à cette magnificence d'être le père de la poésie et, il est temps que le lectorat de baudelaire accepte ses héritiers parce-que si la jeunesse de Baudelaire fut « qu'un ténébreux orage / traversé ça et là par de brillant soleil », celle de Booba fut « la couleur des trains ».