Je n'aime pas la poésie, je n'aime pas les fleurs du mal, je n'aime pas les fleurs. Écoute! toi qui me lis, je sais que j'ai mis 10 aux poèmes de Charles Baudelaire, qui contenait dans son nom son adresse onomastique : rendre beau le laid ou l'inverse. Inversion de toutes les valeurs. Non, j'execre la poésie, pourtant je dois dire que je relis régulièrement des poèmes de Charles, cet abysse de dépression, cette vie tragique comme dit Luchini. Charles tu m'ennuies parce que ta forme m'ennuie, mais tu ne pouvais pas t'exprimer autrement. D'ailleurs ce n'est pas du tout une prouesse, cette forme très classique, parnassienne, c'est juste telle que s'affectuait l'éducation littéraire des enfants et jeunes adultes au XIXeme siècle, il suffit d'ouvrir un manuel de grammaire datant de cette époque pour s'apercevoir que tout le monde devait plus ou moins s'exprimer comme Charles, le génie en moins, mais genie somme toute relatif. Non Charles tu m'énerves, je préfère les libres vers de Prévert. Cependant, je reconnais l'exactitude de grands poèmes, la justesse des sentiments (assez rares pour cette époque exaltée, ça explique sans doute qu'on accorde encore du crédit à Charles au XXIeme siècle, quelque part antithèse du XIXeme). Charles je me sens trop proche de ton âme, le génie en moins somme toute relatif, parce que comme toi je songe au repos impossible, comme toi j'espère que mes amis prieront pour la paix de mon âme, et comme ton ami Charles du Bos, j'ai des amitiés chrétiennes.