Attaquer une critique de Dostoïevski après deux critiques de films d'action en mousse, c'est un peu comme attaquer un marathon après avoir couru deux fois derrière son bus : au début on y croit, et puis finalement on renonce.
Néanmoins, tels ces deux premiers kilomètres courus la tête haute et le mollet pimpant, je vous livre en deux phrases ce qui en mériterait cent.
Les Frères Karamazov sont tout. Une enquête policière (pour les fans de Maxime Chattam), un livre de procès (pour les fans de Pery Mason), un minitieux examen de l'âme humaine (pour les fans de Michel Onfray), et une profonde déclaration d'amour à la Russie, avec son lot d'espoirs et de déceptions(l'auteur n'aime pas beaucoup les socialistes).
Mais surtout, et c'est un "surtout" totalement subjectif, ce livre parle de religion comme nul autre. Le monologue du Grand Inquisiteur, comme les discours du Staretz Zossima, sont d'une telle justesse, d'une telle vigueur et d'une beauté si grande qu'ils ébranlèrent l'athée que je suis comme un séisme le palais présidentiel haïtien.
Alors si pour le même prix qu'un petit kilo de Marc Levy vous pouvez vous offrir une révélation littéraire ET mystique (sans compter que vous pourrez crâner devant les fans de la Cité de la Peur), pourquoi vous priver ?