"Il est bien connu que les plus belles lettres d’amour sont celles qui n’ont pas été écrites... !!!

Quatrième et donc dernier volet de la tétralogie "Les Jeunes Filles" d'Henry de Montherlant où enfin on a la réponse à la question qu'on se posait depuis le premier tome : est-ce que Pierre Costals, notre écrivain coureur de jupons indépendant et misogyne va voir sa pitié gagner, c'est-à-dire la victoire de l'"hippogriffe" (traduction : le mariage !!!), ou alors son envie, celle de continuer à vivre sa vie comme il l'entend vraiment ???

On a un nouveau personnage féminin Rhadidja, très jeune maîtresse occasionnelle que voit Costals lors de son "exil" au Maroc, accompli dans un dernier sursaut pour échapper aux griffes de l'"hippogriffe", dont l'indépendance d'esprit n'est pas du tout pour déplaire au protagoniste, au contraire... Notre chère Andrée Hacquebaut, après un silence de six mois soit le temps du troisième volume "Le Démon du bien", est de retour ; soi-disant devenue indifférente mais toujours aussi énamourée évidemment... Et Solange, jolie petite dinde qui cherche de moins en moins à cacher son côté petite bourgeoise devant le dégoût de plus en plus prononcé de son "prétendant"...

Le mariage, plus présenté comme une convention sociale sans âme que comme une réponse idéale aux sentiments amoureux (s'il y en a !!!), est passé au scalpel d'un regard féroce mais aussi, bien sûr, réaliste. Les dernières pages quant à elles sont un summum de cruauté.

La finesse psychologique est toujours aussi présente, l'exceptionnelle qualité stylistique aussi, que dans les trois premiers volets qui constituent, en plus d'une grande oeuvre littéraire, un véritable manuel de survie pour les hommes (et qui sait ??? pour les femmes aussi...!!!).

"Il est bien connu que les plus belles lettres d’amour sont celles qui n’ont pas été écrites sincèrement. Rien n’est moins éloquent que l’amour véritable."

"Mourir pour une cause ne fait pas que cette cause soit juste."

"Comment expliquer, autrement que par un complexe d’infériorité, ce besoin inné en presque toute femme, de se contrefaire, de contrefaire son caractère (la pose), son visage (le fard), son corps (n’énumérons pas...), son odeur naturelle (les parfums), son écriture ?"
Plume231
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le 13 août 2014

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