Les Nuits blanches par Chigaliev
Tout d abord un grand merci à Aurea qui incite le gros paresseux que je suis à écrire un peu...
Peu après "Les Pauvres Gens" Dostoïevski publia une nouvelle des plus poétiques de l'époque: "Les Nuits Blanches"
Le fond est original et la forme magnifique. C'est un récit assez court écrit de façon très simple et souple ; j'ose le dire: intense et émouvant.
Il faut avouer que l'intrigue est peu vraisemblable et pleine de fantaisie.
Un jeune homme rencontre une fille en pleurs dans une rue de la majestueuse ville de Saint-Pétersbourg, décrite avec passion par le futur amoureux. Ils passeront plusieurs nuits sur le quai d'un canal. Avec raison nous penserons que peu de jeunes filles honnêtes consentiraient à flâner la nuit avec un inconnu.
Le jeune homme qui auparavant trompait le désir d'aimer qui le tourmentait en rêvant à ce qu'il aurait pu être, va tomber aux proies des délires d'un cerveau enflammé: il a enfin trouvé un être qui épouse ses idées avec une telle ardeur et une telle sincérité que non seulement le héros mais aussi l'héroïne et le lecteur lui-même peuvent prendre se sentiment pour de l'amour.
Seulement la jeune fille a un secret qui va briser le lien qui réunit les deux âmes sœurs... Il réveille l'amoureux qui se livrait a des espérances insensées et vaines de passions partagées. Il semble que le sort se soit moqué de lui. Âpres l'avoir leurré avec le mirage d'un véritable bonheur qui fait vivre, il le pousse peu après dans le gouffre de l'amertume et de l'amère solitude.
Dostoïevski est passé maître dans l'art de décrire le vide et l'isolement qui se crée autour des êtres trop ordinaires pour se faire remarquer et pour qui rêves et (men)songes sont comme le leurre d'une drogue les aidants à supporter la vie.
Il y a dans le style de Dostoïevski à la foi la vibration des souffrances qu'il a vécues et de profondes angoisses intérieures...
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