Isaac Asimov dépeint pour la première fois dans le cycle des robots, des robots présentés non comme des créatures qui se révoltent contre leurs créateurs comme c’était le cas jusqu’à présent, mais comme des êtres imparfaits. Contrairement à ce que je m’étais laissé dire, ce n’est pas lui qui a inventé le terme « robot ». Il viendrait en fait d’un mot polognais signifiant travail, utilisé pour la première fois dans une pièce de théatre.
Un journaliste interview la célèbre docteur Susan Calvin, vieille somnité de la robotique, qui a été témoin de l’évolution des robots au sein de la société. Elle raconte alors différentes histoires qui ont marqué chaque étape de cette évolution, des premiers robots grossiers aux robots envoyés sur des exploitations spatiales, jusqu’aux complexes Machines qui décident de toute l’économie mondiale sans que l’humanité ne puisse les contrôler. A la manière du premier tome de Fondation, les robots sont constitués de plusieurs histoires courtes.
Asimov y introduit ses célèbres lois de la robotique, 3 lois censés s’assurer que les robots ne peuvent en aucun cas représenter un danger, tout en faisant ce qu’on leur demande. En théorie seulement, car si les 3 lois semblent suffisantes pour garantir de parfaits assistants, la réalité s’avère plus complexe. Des situations imprévues, des ordres mal formulés, une modification même légère de la programmation, peuvent aboutir à des comportements anormaux qui ne respectent pas les 3 lois. La problèmatique de programmer de telles créatures/outils est d’ailleurs toujours d’actualité. Comment s’assurer qu’un programme réagira de la bonne façon, de façon morale, dans une situation imprévue ? Comment s’assurer qu’il ne disjoncte pas ?
J’avais pu lire que le style d’Asimov était plutôt froid, mais je l’ai trouvé ici plutôt agréable. Ce n’est pas du Dan Simmons certes, mais il va droit au but, sans fioritures, et c’est appréciable. Les personnages ont juste ce qu’il faut de personnalités, tracés dans les grandes lignes : une Susan Calvin sévère et froide, et les chamailleries des deux ingénieurs Mike et Donovan que l’on devine amicales.