Sans trop "divulgacher" le contenu, jamais livre n'a eu dénomination aussi bizarre.
Certes "Les travailleurs de la mer" ont rapport aux éléments du titre.
Mais l'histoire sonne bien différemment que ce qui est suggéré :
- des 4 principaux protagonistes, il n'y en a guère qu'un qui trime réellement. Pour faire une comparaison, il ne s'agit pas d'un "reportage" à la Moby Dick du travail des pêcheurs ;
- la mer aurait pû être orthographiée différemment. Je suggère "l'amer". Je ne sais si Victor Hugo a volontairement joué sur les mots.
Voilà pour le résumé du fond
Sur la forme, l'ouvrage me semble assez inhabituel.
- l'œuvre ressemble plus à un conte qu'à un roman ;
- les phrases n'ont pas la même efficacité que "Le Dernier Jour d'un condamné" ou encore "Les misérables" pourtant écrits tout juste 2 ans avant.
Moult détails, formules parfois alambiquées et surtout une humeur globalement d'un romantisme orageux dont je ne l'imaginais pas coutumier au-delà de ses poèmes.
Hymne à la mer
Mise à part l'intrigue crapuleuse, Victor Hugo y réalise une ode en hommage aux habitants de Guernesey, île sur laquelle il a résidé quelques temps.
Surtout, il prend le temps de décrire les paysages terriens et la force des éléments maritimes.
C'est donc essentiellement un hymne à la beauté cruelle et violente de la mer.
Maître du temps avez-vous dit ?
Il ne faut également pas s'attendre à un roman avec un rythme linéaire.
C'est en mon sens ce qui fait la richesse mais aussi la difficulté de la lecture.
- Victor Hugo semble "flâner" quand bon lui semble (au début et lorsque son héros est en pleine aventure de sauvetage).
- Parfois, il décide inversement d'accélérer ce cours de l'histoire en occultant purement et simplement des heures, des journées ou des semaines qui semblaient incroyablement longues la page précédente.
En synthèse,
un ouvrage d'une triste beauté mais qui m'a semblé parfois un peu long.