Dans ce roman à part de notre poète national, dans une langue à la fois technique et poétique, l'auteur nous raconte la vie de son héros, Gillitt, une force de la nature, qui sauve un bateau à la construction unique, qui a fait la fortune de son propriétaire, d'une passe où une tempête l'a jeté. La construction du roman est assez étrange puisque toute la 1re partie est consacrée au récit de vie de ces 2 "travailleurs de la mer", qui ne se connaissent pas, et on ignore où Hugo veut nous mener étant donné qu'aucune intrigue se noue. Il pose simplement ses jalons pour la suite... La suite eh bien c'est celle du combat épique d'un homme doué d'une abnégation extraordinaire, qui va lutter pied à pied contre les éléments par amour au péril de sa vie, un peu à la manière d'un naufragé vernien, celle d'un homme à l'intelligence rare, qui connaît mieux que personne la mer, les bateaux, Guernesey, jadis considéré comme un paria à cause de sa trop grande habileté en mer... La langue hugolienne est éminemment poétique en même temps qu'accessible et d'une fluidité addictive malgré les longs passages techniques qui tentent de rendre le tout réaliste... Un roman intéressant et méconnu à la fin bouleversante.