Call et Gus sont deux vieux rangers devenus vendeurs de bétails dans les plaines poussiéreuses de Lonesome Dove. Ensablés et brûlés par le soleil Texan, la promesse d’un Eldorado loin au nord va les sortir de leur léthargie et les pousser eux, leur équipe de cow-boys et leur immense troupeau de bétails volés à entamer une longue et laborieuse transhumance. Ne vous méprenez pas, Lonesome Dove n’est pas de ces westerns tous colts dehors qui tirent dans tous les sens. On est clairement plus proche du film Open Range de Kevin Costner que des duels tendus à la Sergio Leone. McMurtry propose un western lent, âpre et réaliste peuplé de trognes patibulaires où chaque personnage a son histoire, sa personnalité. On se régale alors à explorer leur complexité, leurs interactions, comme si l’on vivait parmi eux, les odeurs de bouses en moins. Un récit passionnant de bout en bout, une étude minutieuse de la vie rude et impitoyable de ces pionniers. Une aventure littéraire, humaine, aux possibilités aussi étendues que les grandes plaines du Minnesota où comme nos héros, on voudrait s’y perdre à tout jamais.