Manhattan Transfer par Mr_Kir
Manhattan Transfer c'est:
Broadway et ses néons luminescents, les banquiers dans leurs limousines.
Brooklyn et son pont d'où l'on saute quand on ne peut plus aller nulle part.
Des pièces chaudes et spacieuses, remplies de lumière et de mots. Mais derrière le bruissement des robes de soie et le tintement des verres, l'impression de vide ne disparaît qu'à moitié.
Des chambres minuscules où sur des lits crasseux, des corps anonymes sont étendus, seuls ou ensemble, mais presque toujours étrangers.
Des conversations sur tout et rien, des gens qui aimeraient parler, d'autres qui ne voudraient pas entendre.
Un gigantesque fourmillement de mots sortis des cafés et des immeubles, prononcés ou tus, qui flottent dans les brumes du matin sur Manhattan.
Le port et ses bateaux qui viennent et s'en vont, l'odeur marine des projets de voyage ou des départs forcés.
Est-il pourtant possible de quitter New-York?
Des incendies, des odeurs de pétrole et de tulle brûlé.
Des Allemands qui parlent avec l'accent, des zeunes filles qui zozottent, des ouvriers qui parlent argot.
Des ivrognes en quête de repos. Des highballs. Un appartement jonché de bouteilles de gin.
Un ciel aux couleurs merveilleuses et changeantes, étain, indigo, topaze.
...
Et encore plein d'autres images de ces vies qui se tissent sous les pages, dont les fils se dévident peu à peu et composent la toile d'une New-York réelle et fictive, mi-vécue mi-rêvée.
Une New-York où tout est possible,
Ou tout est à double face. Comme ce mot qui tinte dans la tête de Jimmy un soir dans sa chambre: succès,échec, succès, échec...