En amie, Goliardia Sapienza nous tend la main et nous raconte son enfance sous le soleil tigre de Sicile au moment où le Quai des brumes sortait au cinéma. Jean Gabin et elle ne faisait alors qu'un, jusqu'à ne parfois pas même se reconnaître dans le miroir.
En 1938, fille d'un avocat et d'une Maria aux enfants innombrables, charmant écureuil d'une famille socialiste anarchiste, Goliarda est une petite fille jouant au bandit roi de la casbah, aux idées intransigeantes et à la liberté absolue.
Dans la ville de Catane à l'entre-deux-guerres, charmés par les fleurs de jasmin, gardenia ou orchidées, alléchés par les figues fraîches, le miel, les sfincione ou la polenta, enveloppés de soie ou de velours, assommés par les voix fiévreuses des rues et des places, la jeune Jean Gabin nous conquiert par sa joie malicieuse, ses rires, ses ardeurs adorables et délicieuses, ses rêves éternels, tirant la langue au fascisme grandissant.
Nni viriemu !