Voilà un roman difficile à classer, entre science fiction et allégorie philosophique, il ne choisit jamais son bord, et c'est parfait ainsi.
Quarante femmes sont enfermées dans une cage. Depuis leur enlèvement, elles vivent depuis des années sous la surveillance de gardiens, qui pourvoient à leurs besoins primaires sans jamais leur révéler les raisons de leurs conditions. La plus jeune, la narratrice, ne se souvient même plus du monde d'avant. Elle décrit son quotidien sans péripétie, et réfléchit inlassablement aux circonstances... Je n'en dis pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de cette lecture, mais courez-y.
Moi qui n'ai pas connu les hommes est une ode à la liberté, une odyssée haletante dans des existences absurdes et vaines, une merveilleuse allégorie sur la condition humaine. Suivre ces quarante femmes dans leurs existences est une vraie bouffée de sororité : sans que la narratrice mette des mots sur cette sensation, je l'ai ressenti très nettement à travers leur solidarité, les choix éclairées qu'elles font ensemble. Une merveilleuse lecture douce amère, qui va me hanter longtemps.