Je suis un peu triste d'avoir eu du mal. Parce que j'aime le principe.
Le truc de Céline, c'est la musique de l'oralité. Et y a pas à dire, il joue bien les troubadours déchus.
Si on pouvait juste écouter sa petite musique sans se dégommer les yeux avec les points de suspension, peut-être que je trouverais ça génial ; parce qu'il y a bien quelques envolées lyriques qui durent entre une phrase et deux pages, mais je m'ennuie trop pour y trouver la féérie. Ça sera pour une autre fois.
Et ça m'emmerde. Parce que j'aurais voulu l'aimer le Céline. Je suis le genre de type dont tout le monde pense qu'il a lu tout le bonhomme, jusqu'à L'École des morts ; du genre à danser le Rigodon en tenant son Tardi avant de lâcher une saloperie sur les Juifs tout droit sortie du placard, juste pour choquer.
Le truc c'est qu'il ne se passe rien. Moi je lis pour apprendre à vivre. La beauté de la crasse, c'est tout un charme, je dis pas, mais au bout d'un moment ça cycle.
Pourtant je respecte énormément le gars, et il faudrait être d'une infinie mauvaise foi pour pas sentir les milliers de pages de brouillons qui ont pondu ça. Je me sens bien ingrat dans le fond.
Je
retenterai avec le Voyage : parce que j'ai aimé Barbusse, et que c'est difficile de pas voir le lien. Et peut-être que les tranchées passeront mieux que les avoines du père sur l'onanisme du fils.
Après tout, il a fait Alcide.