Un scénario brillant de noirceur
Mygale est une novella d'environ 150 pages dont l'intrigue est difficile à résumer sans « spoiler », ce qui risquerait de rendre le twist central inopérant.
En restant très prudent, on peut dire que l'on suit trois « récits principaux » :
- le premier, concerne le docteur Robert Lafargue, chirurgien esthétique de renom, riche à millions et sa « compagne », Eve, jeune et de toute beauté, avec qui il entretien des rapports franchement troubles : il la garde enfermée dans une chambre de son manoir, la prostitue avec des amateurs de sado-masochisme tout en la dorlotant par ailleurs.
- le second raconte les affres de la détention du jeune Vincent, kidnappé par un inconnu qu'il surnomme Mygale, par analogie avec l'araignée qui tisse autour de ses proies une toile qui les tient prisonnière sans jamais les tuer.
- le troisième, raconte le parcours d'Alex, un bandit de seconde classe en cavale suite à un braquage qui a mal tourné et donc à la recherche d'un moyen de disparaître.
Ces trois récits, vont bien sûr finir par se rejoindre, grâce à deux ou trois révélations qui font le sel du récit, et qui raviront les lecteurs qui aiment se faire retourner par l'auteur, comme ceux qui apprécient les drames psychologiques.
On pourra cependant regretter une écriture un peu âpre, sans aucune fioriture et surtout un manque de crédibilité du récit. Bien que l'auteur saupoudre tout son roman de clés destinées à nous aider à nous identifier aux différents protagonistes, toute la violence physique et psychologique contenue dans Mygale m'a en effet semblé assez vaine et gratuite.
Un défaut qu'à d'ailleurs réussi à corriger Almodovar dans La piel que habito, film directement inspiré de Mygale, bien qu'il ait du pour cela avoir recours à des "trucs" aux allures de lapin sorti du chapeau. Ce qui me fait donc légèrement préférer le film à l'oeuvre dont il est inspiré.
Quoi qu'il en soit, il est évident qu'il vous faudra choisir entre la lecture et le visionnage, car le truc dévoilé, il faut bien avouer que l'ensemble perd un peu de son charme.