Contes mi réalistes, mi fantastiques de Saint Pétersbourg

Lues juste après Taras Boulba, la tonalité des Nouvelles de Pétersbourg est très différente.

NB : traduction de la Pléiade.

En quoi est-ce de la littérature russe ?

Dans mon esprit, l'ensemble de ces récits est mineur. Le lien est à la Russie tient donc principalement au lieu et au temps du sujet : Saint Pétersbourg à une époque où la censure faisait son oeuvre.

Sauf marginalement dans les évocations quelques dires de personnages, on ne retrouve pas les grands thèmes humanistes ou existentialistes de la littérature russe.

Ce que j'ai appris de l'Histoire ou de la Géographie de la Russie

Taras Boulba est l'ouvrage des steppes et de l'âme de l'Ukraine russe.

Les nouvelles de Pétersbourg dresse un tableau intéressant de la Russie citadine qui est déjà théâtre de l'autoritarisme au XIXème siècle :

- la censure ;

- les abus de personnes de pouvoir ;

- une administration publique déshumanisée.

On peut aussi y relever les influences culturelles des grandes puissances étrangères (la Prusse et la France) sur la bourgeoisie et l'aristocratie russes.

Ce que j'ai aimé, ou pas...

Assemblage post mortem de nouvelles finalement assez uniformes, l'axe majeur est la ville de Saint Pétersbourg. Nicolas Gogol la conte à merveille (La Perspective Nevski) :

- ses ruelles obscures ou chics,

- son froid hivernal quand souffle le vent glacial,

- ses scènes de vie intérieure vécues dans la misère ou au contraire reflets d'une aristocratie où l'on boit couramment du champagne.

Au delà du lieu qui fait voyager en tant que tel, l'écriture est vive, fluide et rythmée.

Elle sait également subtilement détourer les comportements de l'aristocratie pour mieux la moquer et la contester.

Enfin, il est agréable de trouver des évocations fantastiques à une époque où Edgar Allan Poe commence à mettre en musique ses propres nouvelles. Elles participent à l'ambiance unique de ces nouvelles (Le nez ou Le manteau).

Cependant au final, les histoires sont assez anecdotiques tant sur la forme que sur le fond.

En résumé, des nouvelles sympathiques et dignes d'intérêt mais guère passionnantes.