On ne ressort pas indemne d'un voyage à Nouvelle-Crobuzon (Garantie sans SPOIL)
Cette œuvre est magistrale, atypique, obsédante, déroutante. Une chose est sûre : Perdito Street Station ne ressemble à rien de connu. Inclassable, ce roman emprunte aussi bien à la SF qu'à la Fantasy ou au roman policier.
China Miéville construit un monde d'une richesse inouïe, immersif. Le premier tome est une claque permanente ou chaque chapitre déborde d'idées extravagantes mais cohérente avec ce monde étrange. Des milliers de scénarios possibles auraient pu naitre des 200 premières pages. On ressent presque une sensation de vertige devant la profusion de possibilités, de pistes.
Le second tome est plus directif. Le décors est planté. Les acteurs sont en place. Le récit se concentre sur l'essentiel et c'en est presque frustrant tellement le sentiment d'observer ce vaste monde par un trou de serrure est grande. Impossible de faire aboutir toutes les idées amorcées dans l'espace d'expression qu'elles auraient mérité.
Perdito Street Station est surtout pour moi la découverte d'un auteur. China Miélville est un grand théoricien de la Fantasy. Il a "tué le père" en osant s'attaquer avec beaucoup de justesse au grand Tolkien et à son œuvre. C'est également un auteur engagé dont on perçoit la morale et les convictions entre les lignes de son roman.
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