J'ai lu le livre APRES avoir reçu une GROSSE CLAQUE en visionnant le dernier épisode de la série.
Donc autant dire que je connaissais l'histoire, le début, la fin et que j'avais les visages des interprètes en tête avant de découvrir ce qu'elles avaient dans la tête grâce à l'excellent roman de Liane Moriarty. Nous sommes dans la tête de Madeline au fil des pages, c'est elle l'héroïne et c'est elle que nous connaissons le mieux. Il y a aussi quelques petites différences entre le roman et la série sur lesquelles je reviendrai.
Brièvement : un crime a été commis à la soirée quiz, dont on ignore tout : on suit avec incompréhension les interrogatoires de police avec des témoins qui ne sont pas des personnages récurrents et qui donnent des bribes d'infos, les policiers savent qui est mort mais pas ce qui s'est passé, ni pourquoi ni comment, et le lecteur ignore tout, il ne sait même pas qui est mort...
Articulé autour de ces bribes d'interrogatoires, le roman va déployer les vies quotidiennes de trois mères de familles australiennes (dans une ville imaginaire de la région de Sydney) dont les enfants fréquentent la même école très comme il faut... Mais le vernis va bientôt se craqueler de toutes parts.


En tournant les pages, nous allons donc apprendre que Madeline est affreusement jalouse de Bonnie et de son ex-mari, à qui elle ne pardonne pas de les avoir abandonnées sa fille et elle (pourquoi n'abandonne-t-il pas Bonnie et Skye ?!) ; dans la série elle va même jusqu'a tromper Ed mais pas dans le roman.
On va aussi assister aux violences dont est de plus en plus victime Celeste, une ancienne avocate dont les violences subies pimentent la vie sexuelle... Dans la série, alors qu'elle se décide à voir une psy (d'abord avec son mari puis seule), elle reprend son ancien travail (malgré le mépris dont fait preuve son mari) et loue un appartement afin de quitter son mari quand le moment sera venu. Dans le livre elle ne redeviendra avocate qu'à la toute fin...
Nous apprenons aussi l'identité du violeur de Jane, qui au début est censé être le cousin de Perry, le mari de Celeste mais qui se révèle être Perry lui-même... Jane aura une aventure avec le garçon du café Blue Blues, supposé gay à tort par Madeline (et donc tout le monde) pendant tout le livre...!
On apprendra aussi que le harceleur de l'école n'est autre qu'un des jumeaux de Celeste qui reproduit à l'école ce qu'il voit faire chez lui...


Nous avons donc Madeline, incarnée à l'écran par Reese Witherspoon, qui a une fille d'un premier mari qui l'a abandonné après la naissance de leur fille Abigail (aujourd'hui adolescente) ; ce dernier, Nathan, s'est remarié avec Bonnie (une vegan hippie adepte de yoga elle aussi victime de violences dans son enfance dans le livre) avec qui il a eu une petite fille, Skye, et toute la petite famille vit dans la même ville que Madeline. Madeline s'est quant à elle remarié avec Ed, un gentil garçon et papa poule qui a sacrifié sa carrière de journaliste pour passer plus de temps à la maison avec sa famille et avec qui elle a eu deux enfants. Madeline, elle, travaille occasionnellement pour le théâtre de la ville.
Au début du roman, Madeline est donc amie avec Céleste, une femme au foyer plus âgée incarnée par Nicole Kidman, qui a eu des jumeaux tardivement, après plusieurs fausses couches, avec Perry, un homme d'affaires séduisant et toujours en voyage d'affaires, mais qui la bat violemment quand il est mal luné.
Enfin nous avons la petite Jane, interprétée par Shailene Woodley (décrite comme pas très jolie dans le roman et ex-grosse) que les autres mères prennent pour la baby-sitter tellement elle fait (et est) jeune, qui élève seule son fils Ziggy


(né des suites d'un viol)


et qui devient amie avec les 2 autres après avoir dépanné Madeline lorsque celle-ci s'est foulée la cheville, alors que, perchée sur ses stylettos, elle invectivait une conductrice imprudente qui téléphonait au volant... C'est aussi la plus désargentée du trio.
Celeste et Madeline vont être d'un grand soutien pour Jane quand, au début du roman, Ziggy, le fils de Jane, est accusé (à tort) de harcèlement par une petite fille (et sa mère) de sa classe... Jane a "apparemment" débarqué un peu au hasard dans la région et ne possède pas les codes de cette société australienne bien comme il faut (transposé en Californie dans la série, ce que je regrette personnellement !)...


La série est construite de manière similaire au roman dans le sens où on a l'interrogatoire de police auquel on ne comprend rien mais qui nous apprend tout de même qu'un crime a été commis, qu'il est apparemment difficile aux enquêteurs de reconstituer ce qu'il s'est passé, et le lecteur est laissé sciemment dans l'ignorance de la victime et de l'agresseur. Comme si l'auteur s'amusait avec nous en déployant ses hypothèses et nous défiait de deviner à l'avance qui pourrait bien être l'assassin avec tous les éléments plus ou moins probants qu'elle nous met devant le nez tout au long du roman... C'est très habile de renverser l'histoire policière ainsi j'ai trouvé ! Car le final est MAGISTRAL. Perso dans la série je n'avais pas deviné et ne m'attendais pas du tout à ça !

carolectrice
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le 5 févr. 2018

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