César est un grand épicurien, un brun bobo, très amoureux d'une Asturienne qui répond au nom de Paz, plus jeune que lui. Elle est belle, elle est chiante, elle est douée. Elle a du succès. Photographe, tout Paris l'adore.
Et puis César a un désir fou: celui d'avoir un enfant. Il triche avec elle, lui fait un enfant derrière son dos. C'est le début de la fin, Paz devient son ennemie.Elle ne lui pardonnera jamais cette traîtrise.
Voila un roman d'une beauté inouïe. Oui, vraiment! L'écriture est belle, originale, complexe parfois. Le style est à la fois poétique mais aussi ancré dans notre époque. César/Christophe nous fait voyager: D'Asturie à Venise en passant par l'Arabie, ce grand sensible a fait le deuil de l'Orient, qu'il trouve trop dangereux. Alors, il se réfugie dans une Europe qu'il idéalise à cause de sa culture sans fin et pour sa sécurité tandis que Paz veut explorer des mondes lointains, loin de cette Europe qui l'étouffe.
Ce livre parle du couple qui se délite, de l'impossibilité d'être deux parce que les valeurs des uns et des autres sont opposées, radicalement éloignées l'une de l'autre. Et l'enfant dont César est tombé amoureux n'est qu'un étranger aux yeux de Paz, qui ne cherche qu'à fuir pour ne pas disparaître.
Ono-dit-Biot maîtrise son sujet, décrit ce qu'il vit avec une justesse rare en littérature contemporaine.
On sent son amour pour l'écriture à chaque page.
Personnellement, le roman prend une dimension encore plus exaltante quand César se rend au Moyen-Orient, en bord de mer. Le monde sous-marin qu'il nous fait découvrir en plongeant est vraiment sidérant de poésie et d'émotion!
Chapeau Christophe!