c'est drôle, vif et incisif.
Lewis raconte à l'accéléré la marche vers la civilisation d'une famille préhistorique qui vient de descendre de l'arbre. Chaque personnage est l'incarnation d'un principe (mention spéciale pour l'oncle Vania, vieux réactionnaire qui passe son temps à crier "Back to the trees " mais apprécie en douce les viandes cuites au feu ), on n'est évidemment pas dans le réalisme MAIS...Lewis donne dans ce livre court et sarcastique sa vision de l'humanité, et il y a largement de quoi réfléchir.
Un point particulier qui est rarement commenté mais mérite l'attention ( SPOIL ) :
Tout est conté par le fils Ernest ( que le résumé sur SC qualifie de benêt ), qui s'agace de l'inventivité et du charisme de son père, grand esprit positiviste caustique. Visiblement c'est dur à supporter pour ses enfants( sans compter que la dernière invention paternelle tourne au désastre écologique ); le père reste sceptique devant les apports de sa progéniture, comme l'art ( ça sert à quoi ? ), et surtout la religion - là le père est choqué. Il voit ça comme une fausse bonne idée.
Le fils narrateur, en douce, va carrément utiliser la religion pour s'imposer, supprimer ce père trop encombrant et le faire manger rituellement par tous comme un hommage respectueux à ce cher grand homme - trahison de tous les idéaux du père, et point final au vrai progrès.
Benêt, vous avez dit benêt ? méfions-nous des benêts !
...un final ou on rit jaune, donc, et un livre pas si anodin que ça.