Une vision distrayante de la paléontologie
L'édition française est tout à fait irritante pour de multiples raisons.
Le titre est sympathique, mais il raconte la fin du roman, ce qui nuit évidemment au suspense. En anglais, il y a eu différents titres moins regrettables : What We Did to Father, The Evolution Man, Once upon an Ice Age...
La quatrième de couverture annonce "Ce livre vous fera hurler de rire !", ce à quoi j'ai bien envie de répondre "Calme-toi Micheline !". Je connais fort peu de gens qui expriment leur hilarité si bruyamment ! Et, clairement, je n'ai pas dérangé mes voisins par cette lecture.
Dans la même veine, la préface nous annonce un livre extraordinaire, "avec le plus haut comique", mais également "le plus documenté". C'est une insulte au jugement du lecteur; et la voie royale pour le décevoir.
En trois pages, le préfacier, nommé Vercors, arrive encore à dévoiler une partie de l'intrigue et à faire de la publicité pour son propre livre (qui serait "prolongé" par celui-ci).
Autant dire qu'avant même de commencer le premier chapitre, l'éditeur réussit à mettre le lecteur dans de mauvaises dispositions...
Qu'en est-il de ce qu'a écrit Roy Lewis ? C'est meilleur, bien sûr. L'auteur décrit quelques étapes de l'évolution vers l'Homo sapiens en la condensant sur une durée de quelques années. Les ancêtres de l'Homme apprennent à maîtriser différentes "nouvelles technologies", en particulier le feu.
Roy Lewis transpose notre système de pensée dans la préhistoire. Il s'aide pour cela du langage : les hominidés décrits parlent un langage châtié, alors qu'on suppute qu'ils grognaient de manière fort peu élégante. Les presque-hommes sont déjà partagés entre conservateurs et progressistes... Ils vivent les débuts de l'artisanat, de l'éducation, de l'amour, et commencent à s'élever au-dessus de la nature.
Le début du roman est plutôt lent (j'ai commencé sa lecture plusieurs fois...), mais il semblerait qu'il y ait un cap. Une fois franchi, on finit le livre d'une traite.