Au fil de ma lecture, passée la première surprise de cette narration un peu froide, désincarnée, je l'ai trouvé intéressant. La quête de l'identité traitée sans entrer trop dans la psychologie du personnage, en restant comme en retrait face à cette histoire qui se déroule comme une bobine, à ces personnages qui apparaissent pour disparaître aussitôt. J'ai aimé les fragments, cette impression de survol avant d'entrer, ici ou là, dans une scène particulièrement détaillée, et de finir sur les réminiscences complètes du personnage.
Mais, justement à cause de ce ton distant, je ne suis pas sûre d'en garder un souvenir mémorable. Modiano écrit : "Nos vies ne sont-elles pas aussi rapides à se dissiper dans le soir que ce chagrin d'enfant ?" Je crois que cela peut s'appliquer à ce livre.