Critique de Cancer par Siegfried Thiérrée.

De désillusions en désillusions, SK nous emmène plus loin dans son monde qu'il a bâti, un monde où toutes les horreurs fantastiques sont surmontées par des enfants curieux et précoces, des adultes beaux et ouverts d'esprit, et des vieux sages et compréhensifs.
Je pourrais vous faire une liste (non-exhaustive) des livres qui utilisent ce procédé : La trilogie Mercedes, Désolation, Docteur Sleep, UR, Territoires, Duma Key, Dôme 1 et 2, Le fléau, Les Langoliers, Salem, etc...
Une fois de plus, on retrouve ce rassemblement de gens aux mêmes principes, aux mêmes idéaux et qui pensent tous la même chose dans Sleeping beauties, un livre qui n'annonçait pas grand chose, mais dont je ne m'attendais pas à être aussi déçu.


Tout d'abord, SK n'aime pas écrire de petites histoires, comme son fils Owen King (mystère, mystère), il préfère élargir l'histoire sur plus de 400 pages au besoin inutile de rallonger l'intrigue et ses milliards d'autres intrigues dont on a vraiment pas besoin de connaître.
Bien sûr, j'ai beaucoup aimé qu'ils fassent ça dans Bazaar, Dôme, ou dans Les Tommyknockers mais dans ce cas là les milliards d'intrigues se déroulent pendant le dénouement, et non au début de l'histoire comme Sleeping Beauties.
Cependant, il faut savoir que SK a développé son livre sur un axe très familier, plus de 500 pages d'arrêt sur image, les méchants ne savent pas quoi faire et ne sont pas très organisés tandis que les gentils se rassemblent tous au même endroit (la prison), exceptés quelques éléments disparates, et attendent gentiment qu'on vienne sonner à leur porte. Voilà, je crois avoir résumé ce qu'ils se passent en 500 pages, est-ce normal ?
Evidemment, je n'ai pas parlé de la fille magique sur laquelle tourne toute l'histoire, mais cette dernière est juste insupportable puisqu'elle ne fait rien du matin au soir.


Mon dieu, Leland Gaunt, lui, avait du pain sur la planche, il a réussi à anéantir toute une ville !


Bref, SK a beaucoup de mal à refréner ses pulsions créatrices ce qui provoquent ainsi un manque de cohésion dans la structure narrative. On ne sait pas trop ce qu'on attend, on ne sait pas vers quelle direction l'auteur veut nous mener.
Ainsi, on patiente gentiment, que les préliminaires se terminent, mais pour un lecteur qui s'ennuie et qui attend que quelque chose évolue, ces 500 pages sont ultra-longues.
Les 300 dernière pages rehaussent un peu la sauce avec une scène de baston généralisée à la prison. Une scène qui nous rappelle l’Armageddon de Under the dome, ou bien celle de Bazaar.


Pourtant, voilà, Sleeping Beauties n'est pas mauvais seulement parce que quelqu'un a oublié de confisquer l'ordi portable de l'autre dans une de ses furies créatrices.
Non, le livre est mauvais parce qu'il manque cruellement de personnages tangibles, il y a les personnages gentils, il y a les personnages méchants. Et entre les deux, personne n'existe dans ce no man's land (à part le vendeur d'assurances).
Certains personnages n'ont aucune logique, la présentatrice télé est représentée de manière mauvaise quand on la voit la première fois, puis, son image est édulcorée pour dire "non mais c'est une femme donc ça va". Idem pour Norcross qui débute comme le héros principal gentil alors que vers la toute fin (sans aucune raison), l'auteur tient à faire disparaître cette image en inventant des relations extra-conjugales sorties de nulle part, et une sorte de passé trouble de mec hargneux.
Oui, les personnages sont mal réalisés ; les femmes sont toutes gentilles et celles qui sont en prison sont méchantes mais pas trop, il faut savoir qu'elles ont eu un passé moisi et puis que c'est les hommes qui les ont poussé dans ce milieu.
Les hommes sont tous des connards, et ceux qui sont gentils, sont édulcorés afin de dire que non, ce n'est pas vrai.
Cette mise en bouteille des personnages selon leur sexe tue l'intérêt de poursuivre leurs aventures puisqu'aucun n'est épargné. On ne peut pas alors découvrir un personnage par nous même, on est obligé de l’étiqueter selon ce que l'auteur aura voulu.
Le pire dans tout ça, c'est le personnage d'Eve. Vous avez aimé le personnage du gamin dans Désolation ? Vous allez adorer celui-là !
Eve est juste un personnage exaspérant, elle n'a jamais tort et donc se permet de reprendre tout le monde sur leurs petites existences (Capitaine Holly ?). Les discussions entre Clint et Eve s'arrêtent toujours quand ça devient intéressant, le pire, c'est que Clint s'écrase dès que le débat commence à être un peu dur pour son cerveau délabré. Depuis quand un psychiatre se fait reprendre par une détenue ? Il y a tellement de défauts dans son argumentaire qu'elle mérite juste qu'on la laisse seule dans sa cellule.
Ce personnage n'est pas empathique, elle tue des gens juste parce que c'est des hommes, et quand c'est l'inverse, elle se permet de les reprendre gentiment avec une hallucination. Mon dieu, elle représente la féministe parfaite, celle qui n'existera jamais !
Vous voulez connaître d'autres personnages intéressants ? N'y comptez pas. SK s'est dit que faire des personnages qui partageaient le même avis, c'était déjà les caractériser un peu trop. Résultat, ça l'a pas empêché de faire des personnages caricaturaux, comme Lampley, la fille qui garde les prisonniers. Je peux vous jurer que dans le livre, on peut compter les mentions de ses bras musclés (en plus, c'est une femme, clin d’œil, clin d’œil) un milliard de fois tout au long du récit, à tel point que ça en devient ridicule. A croire qu'elle rehausse ses manches à chaque conversation pour qu'on les remarque.
Surtout qu'au final, la fin est juste ridicule, Eve donne un ultimatum aux hommes, soit vous êtes plus gentils ou soit je vous prive de femmes. Quel choix ! Et vous voulez pas me donner la garantie que les femmes vont être gentilles avec les hommes ? Ah mais qu'est ce que je raconte ! C'est une pure vengeance de leur part, et la vengeance faut la laisser s'exprimer même si elle peut provoquer des séquelles graves à notre société. Et dire que sous les mérovingiens, il y avait un système qui s'appelait le Wergeld et qui permettait de mettre fin aux vengeances incessantes (faide) qui détruisaient le territoire. Aujourd'hui, ça n'existe plus et c'est normal mais il faudrait le réadapter.
De toutes façons, pour justifier son choix, Eve dit que les femmes peuvent vivre de leur côté sans aucun problème. Tandis que Sk dit, c'est vrai, regardez, je l'ai écrit et ça marche !
La couille dans le potage, c'est que les femmes qui vivent de leur côté ont très peu de scènes à elles, on ne sait pas vraiment si ça marche de leur côté à cause de la lunette de la jumelle du lecteur qui est noire de suie. Ainsi, les bref extraits (que l'auteur nous permet de voir) de ce monde parallèle illustrent un endroit idyllique où les femmes s'entendent parfaitement entre elles, une seule femme est hors du système mais bon si vous avez compris (c'est à cause d'un homme). Et s'il y a des soucis dans ce monde, c'est à cause de l'autre monde.


Voici quelques phrases qui résument bien l'idiotie du livre. Veuillez mettre la musique de U-Turn (Grace) et vos lunettes de Kingtopia, les lamentations qu'on entend dans la musique expriment tellement bien la désolation...


"Les hommes avaient reçu un avertissement, après tout !"
"Les fils tuaient les fils. Les fils tuaient les filles. Les fils frappaient les enfants."
"Qu'est ce qu'on en a à foutre ? C'est juste un mec (le président) parmi d'autres !"
"Quel groupe d'hommes aurait accompli un tel sacrifice, avec une telle unanimité ? Aucun."


Et le pire, c'est Lila, la femme de Norcross qui se morfond parce qu'elle a tué une femme noire innocente. Elle se dit qu'elle est la pire des tares, qu'elle aurait dû crever etc... etc... SK essaye alors de nous dire que beaucoup d'HOMMES blancs tuaient des noirs (il n'y a pas besoin de spécifier leurs sexes pour eux, après tout, ce sont des victimes de par leur couleur de peau). Bravo Sk, tu viens de dire un gros mensonge, mais tout le monde t'aime, pas vrai ?
La course au progressisme... Quel choix nauséabond et vain, pour la peine, les femmes noires sont encore plus victimes que la femme blanche car ... noir + femme = grosse victime, blanc + femme = victime mais on peut faire mieux. Si c'était une femme transgenre, je dirais rien.
- + - ne devraient pas s'annuler ? Non ?


Pour conclure, on voit bien que Stephen King et son fils sans personnalité ont décidé de suivre un agenda particulier, l'agenda du féminisme, bien sûr, je ne dis pas ce mot juste pour dire que c'est une sorte de menace comme le communisme de la guerre froide. Non. Je dis juste qu'aujourd'hui, une des idéologies dominantes, c'est le féminisme, et ce dernier utilise la règle de ne pas se proclamer en tant que tel puisque cela décrédibilise tout le système entier. Un mouvement de résistance, ça donne une meilleure image, pas vrai ?
Bien sûr, je ne vais pas faire mon pamphlet sur le féminisme comme je l'ai fait avec l'extrême gauchisme sur la critique maladroite de Caljibeut, non, je vais juste vous dire que c'est mon avis et que ce n'est pas forcément obligé d'être le vôtre. Surtout que si vous me connaissez, je suis quelqu'un qui adore exagérer.
Avant c'était le racisme qui était abordé (légèrement dans Fin de ronde), puis le féminisme dans Sleeping Beauties. Qui va être la prochaine cible de SK afin d'entretenir son public progressiste (et de ne pas décevoir ses chiffres de vente, saperlipopette !) ?
Peut être les musulmans ? Ah non, je viens de trouver ! Pour redorer son image (salie, depuis quand ?), SK va graisser la patte d'un autre "mouvement de résistance" qui est la cause LGBTQ !
Surprise, Elevation parle de lesbiennes ! Quelle coïncidence sensationnelle !
Oh ça c'est extraordinaire !
Do you speak PROGRESSISME ?
Voilà la SOUCOUPE !


PS : Pour la peine, Sk aurait dû prendre le titre Cancer qu'il voulait mettre sur Dreamcatcher afin de le garder pour une meilleure occasion...

Diegressif
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le 9 mai 2019

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Diegressif

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