J’avais lu ce livre parce qu’il était cité dans un autre bouquin pour sa manière d’aborder l’éventualité d’un président muslman.
Bon du coup je m’imaginais le super truc d’anticipation avec des déviances, des débats, des trucs sympas auxquels on ne s’attendrait pas, etc. Au final j’ai trouvé ça assez plat et peu crédible. Pas la situation de départ mais la manière dont tout est amené. Comme si le monde se limitait à des intellectuels et pseudo-intellectuels donc tout se faisait dans leur milieu et obligatoirement ça limite toute l’histoire. Après le narrateur le dit lui-même il appartient à un milieu restreint et après tout c’est lui qu’on suit. N’empêche que c’est décevant.
Puis bon évidemment le plus marquant reste la place de la femme qui m’aurait donné envie de tuer tout le monde. De la même manière que ça reste dans comment ça se passe pour les intellectuels, je devrais préciser MASCULINS. C’est peut-être ce qui m’a fait le plus peur en fait. L’angoisse dans laquelle je plonge en lisant un truc dans lequel on n’est pas considérées. Aucun personnage féminin n’était à relever, Alice et la vieille était des passeuses de plat pour amener le narrateur à rencontrer de nouveaux personnages masculins EUX intéressants.
Je ne nie pas le plaisir et même la sécurité de la soumission, mais COMME SI ça dérangerait aucune femme. Le pire du pire étant qu’avant même la conversion la femme a déjà une place de merde dans le bouquin. Je lis et je me dis « est-ce que je suis censée être comme ça ? ». Dès que quelqu’un d’ « intellectuel » parle de la femme c’est pour parler avec nonchalance de ses conquêtes, nymphettes. A chaque fois j’y lis les fantasmes de l’auteur, j’y peux rien, de l’image illustrée dans leur misérable vie par des meufs qu’ils baisent et qui TOUJOURS baisent et sucent bien et son amoureuses évidemment pendant qu’eux regardent ça de haut en contemplant le bouche-trou dont ils bouchent les trous à laquelle ils sont attachés par désespoir.
Puis ça passe comme si en plus cette image de la femme devrait être gratifiante, comme si ce pouvoir (MEME SUR DES INTELLECTUELS OHLALA) qu’elles peuvent avoir devait être satisfaisant. Jamais elles pourraient leur cracher à la gueule, avoir envie de +, pas se sentir reconnaissantes, pas être faibles à revenir vers eux, etc. Alors je ne dis pas que des filles/femmes avec cette mentalité ne devraient pas exister ni avoir honte d’exister, mais ça me consterne que l’image soit toujours la même.
En tout cas le pathétisme du narrateur est bien passé. Tous les hommes rêvant de la femme-pot-au-feu. T’as deux mains, connard. J’ai beau essayer de réfréner tout ce qui pourrait me faire passer pour une féministe enragée frustrée, comment rester de marbre fasse à cette constante façon de limiter la femme. Comme si on n’était pas humaines, pas les mêmes émotions, envies, idées, misérabilité, et que sais-je encore. Et qu’en plus il y ait le culot de faire passer ça pour des rôles enviables.
Au final c’est ça qui m’a marqué parce que c’était une constante que la femme soit à moitié à poil ou cachée derrière une couche d’étoffes. Du coup je trouve le tout hypocrite, creux, limité. Limité. Toujours limité. Alors je comprends qu’il y a + de difficultés pour les hommes à réfléchir de manière plus poussée parce qu’ils doivent avoir peur de perdre leur identité mais bordel que c’est relou.
Ca se laissait lire.