Après avoir lu ses "Chronolithes", je me suis logiquement penché sur sa trilogie réputée, dont "Spin" est le premier tome plutôt epais.
Je ne lis de la pure SF que par periodes, les explications scientifiques m'etant souvent rébarbatives, mais ici, malgré quelques passages ardus lorsqu'il est question des auto-replicants, des Hypothétiques, ou des confins de la ceinture d'Oort, l'auteur reste au niveau du lecteur fantastique lambda, grâce à un style soutenu mais clair, mais surtout une histoire plus humaine que mathématicienne.
En effet, si le Spin est un genre de membrane qui apparait subitement une nuit autour de la Terre, occultant les etoiles, et mise en place par on ne sait par qui ni pourquoi au début, c'est avant tout l'histoire globale d'une déliquescence de l'humanité via sa cupidité, sa religiosité et son désespoir vis à vis d'une fin programmée à plus ou moins court terme, vu à travers le destin croisé des trois protagonistes principaux, des jumeaux garcon/fille et leur ami Tyler, qui se connaissent depuis l'enfance, et dont la destinée s'étalant sur trois décennies sert de fil conducteur au bouquin.
Les persos sont bien traités et attachants, chacun avec leurs caractères et leurs désirs/attentes dans cette existence où les certitudes se sont envolées en même temps que les etoiles et la lune.
J'ai suivi avec plaisir et intérêt tous les événements mondiaux et péripéties personnelles qui s'entrecroisent, dans un récit solide et cohérent.
Car même lorsque l'explication principale se révèle dans le dernier quart du livre, tout se tient, et lorsqu'on tourne la dernière page, j'ai eu un petit pincement au coeur en comprenant que je ne retrouverai pas les héros qui m'ont fait vibrer, l'aventure se poursuivant plus tard/ailleurs avec d'autres protagonistes dans le tome suivant.
Un roman intelligent et prenant.