C'est une légère déception qui prédomine à l'issue de ce roman très sombre de Mo Hayder, qui confronte 2 récits séparés d'une cinquantaine d'années, qui finiront par se rejoindre au bout de l'horreur.
Bon, "Tokyo" est certes à déconseiller aux âmes sensibles, mais sa lecture n'est pas non plus insoutenable, hormis quelques passages bien salés.
L'écriture est riche, les descriptions détaillées, l'analyse psychologique souvent subtile, mais au sein du récit, trop de portes à peine franchies sont aussitôt refermées, engendrant de la frustration : tout ça pour ça, se dit-on en somme à la fin du livre. J'ai relevé de nombreuses longueurs, alors que certains aspects ne demandaient au contraire qu'à être creusés.
L'autre point gênant relève du manque d'attachement aux personnages, en particulier les 2 principaux, qui ne suscitent guère d'empathie avant que ne se dessine le dénouement.
Bref, Mo Hayder signe un drame horrifique lesté de défauts, mais toutefois non dénué d'intérêt, ne serait-ce que ce coup de projecteur sur le massacre de Nankin, abominable génocide méconnu en Occident et renié en Orient.