Typhon par Tryste Oil Hugo
Une amie, en parlant Conard a dit " style banal " puis, à peine 1 minute et 30 seconde plus tard " au style puissant et particulier". La contradiction (oui vous l'avez remarquée vous aussi?) résume une bonne partie du cas Joseph Conrad.
Lire ce roman c'est se trouver devant un jolie dilemme. Tout Conrad en fait. J'ai énormement de mal avec la littérature de genre. Le policier, la S.F., le thriller tout ça tout ça, je trouve ça atrocement ennuyant ; les romans de Conrad donnent toujours l'impression d'être justement des romans de genre. Inévitablement. Espionnage, aventure, naval (genre mort aujourd'hui), du genre. Et ça en a le phrasé, du roman de genre ; simple, commun, attendu. Pas de génie dans le rythme, pas de génie dans les mouvements des phrases. Pas pour rien qu'il était über pote avec l'autre scribouillard qui pondu Sherlock. Sauf qu'à l'inverse de son pote...
Sauf qu'à l'inverse de son pote ses romans fuient de partout. Ce sont des bateaux qui semblent vouloir faire des croisières consuelles et divertissantes (de qualité qui plus est) mais ils ont des trous partout les bateaux, et ils coullleeennnttttt dans une étrange mer. Que je connais un peu. Typhon c'est vrai c'est l'histoire d'un pauvre rafio de l'empire colonial anglais qui est pris dans une tempête. Conrad assure le côté tempête, aventure trépidante, suspens (vont-ils se noyer? Qui va y passer? Quel est le c*****d qui s'est pas tenir la barre?), sauf que son histoire elle fuit, sa parole elle fuit...
Un style banal ; une composition classique ; des histoires plutôt bien ficelées. Il faut s'arrêter tout de même, d'où ces étoiles viennent? Par où ce truc (l'infini peut-être, l'absolu? Hum hum!) entre? Il n'est pas question de moment de bravoure. Ce n'est pas constamment là ce n'est pas niable cependant. Parfois Typhon c'est vraiment juste un roman naval. O malheureux bateau o vilaine tempête. Parfois c'est quelque peu pourri (petit colonisateur raciste!). Pourtant! Pourtant... je doute même ; je me demande si je ne suis pas en train de délirer. Quand même, ça ressemble vraiment qu'à un roman de genre, et ça revient, ça reprend, d'où? Quoi? Les étoiles glisse autour de moi, les étoiles...
Alors il faut s'arrêter, comprendre! Non attendez! Où je delire? Ou je delire ou là ya de la puissance. Au fond c'est une arnaque, on était là pour des histoires de bateaux et on finit par toucher l'infini, être face au ciel enfin clair, pur, enfin visible. < Là je délire, peut-être peut-être
Et plutôt que d'expliquer essayez plutôt. Prenez ce rafio tout clinquant bien moderne et bien occidental. Rien à reprocher mesdames et messieurs. Laissez vous juste porter, laissez vous juste aller :
P.S. : juste un petit truc en passant. j'avais lu (je ne sais plus où, wiki?) que Pynchon se disait influencé par Conrad. Sur un point c'est sûr. Conrad fait parti des premiers auteurs (et parmi les maitres de cet art) qui plutôt que de dire une chose (Venus est belle), voire de la décrire (Venus elle a un cul beau et rond et noir) parfois préfère faire écho, un appel, littéralement un appel d'air, du magnétisme de longue distance.