C'est le premier récit de Conrad que j'ai lu, il y a quelques années. Depuis j'ai enchainé la plupart de ces chef d’œuvres.
Typhon, C'est des paquets de flotte s'effondrant sur les ponts du bateau, c'est les voix des hommes qui tourbillonnent dans les hurlements du vents, ce sont des travailleurs agricoles chinois entassés dans la cale, bringuebalés en tout sens, c'est un équipage soudé par le capitaine Macwhire, se battant contres les éléments, et c'est avant tout Macwhire lui même devant faire les bons choix face à cette situation extrême. le typhon menace l'intégrité de la coque et les secousses ont renversé dans les quartiers inférieurs l'or gardé dans quelques coffres personnels. La violence s’empare alors des travailleurs agricoles prisonniers dans les cales et excités par les pièces répandues.
Le nann-shan est ainsi une petite humanité en périls, et pour sortir vainqueurs de la violence qui peut s'abattre sur notre condition, il nous faut des hommes justes, lucides, d'expérience, et pour qui, pour ces qualités là, on délivrera le meilleur. Typhon est le portrait d'un homme de cette trempe. Un héros Conradien solide, dont les idéaux ne seront ni vaincus ni perdus, ce qui est rares chez l'auteur.