Un festin pour les curieux

Après les atermoiements des deux premières parties du quatrième volet du Trône de fer, Un festin pour les corbeaux (titre original dudit quatrième volet) vient clore de manière plutôt convaincante ce qui avait démarré sous les auspices les moins assurés. Cette terre, objet de toutes les luttes pour s’assurer une place à l’ombre du pouvoir et des richesses, reprend des couleurs (à dominance de rouge — sang).

Comme il l’explique en fin de volume, l’auteur avait trop de choses à raconter. Alors plutôt que d’en dire la moitié à propos de tous les personnages, il a choisi de raconter l’ensemble de ce qu’il avait à dire pour une petite partie d’entre eux. Tout est là pour Brienne, Cersei, etc. et tout est à venir pour les autres, Jon et Tyrion en tête (mais sans oublier Daenaerys).

Trois tomes entiers pendant lesquels les héros les plus intéressants ont été laissés de côté avaient de quoi foutre en rogne le lecteur assidu. Pourtant, en dépit d’un début et d’un milieu difficiles, parfois chiants et longs, extrêmement dispersés, la fin se laisse savourer.

Les intrigues se recentrent et s’accélèrent. Terminées les escapades dans les îles de Fer, avec tous ces personnages étranges. Les enjeux font remonter la pression autour de quelques personnes qui voient leur carrure s’étoffer. Doucement. On n’est certes pas dans les Noces pourpres, où un événement unique remet en question l’équilibre de l’ensemble des forces. Ici, on sent le souffle qui monte, on sent la tension qui s’immisce dans les petites affaires de ces demi-héros.

Mais on sent aussi que les choses s’apprêtent à aller plus loin. On pressent que personne ne sera épargné. On devine qu’on ne sait encore rien et qu’il va encore s’en passer dans le royaume. On a hâte d’en savoir plus. Les efforts fournis par le lecteur pour surmonter la lourdeur des chapitres précédents sont récompensés : l’intérêt est revenu. On finit par ne plus penser qu’à ça : que va t-il se passer maintenant ? Quand la justice reprendra t-elle ses droits ? Untel survivra t-il/elle ?

Et comme on a l’habitude de le dire désormais, vous le saurez en lisant le prochain épisode (peut-être) !