Quand une gentille libraire bretonne ( celle du film "Le mystère Henri Pick" à Crozon ) à l’achat de deux livres, vous en offre un troisième, on dit merci et…on le lit. Ce qui m’aura au moins permis de découvrir Sandrine Collette.
Sous la pluie champenoise, au coeur des vendanges, qu’à n’en pas douter, l’auteure aura faites au moins une fois, c’est une nouvelle version de la Belle et la Bête mâtinée d’un remake de Dr Jekyll and Mr Hyde qui nous est proposé.
( voir le résumé par ailleurs)
L’ensemble est assez étrange et pas toujours très cohérent.
Si sur le style, il y a peu à dire : c’est bien écrit, la plume est légère, souple et passe d’une description bucolique à un climat de tension avec une facilité étonnante ( la scène de la poursuite dans la maison, bien que convenue, est fort bien décrite )
Le fonds m’a posé un peu plus de problèmes.
C’est que le maître de chai, terré dans sa demeure seigneuriale comme une bête et qui attend l’amour d’une femme pour être libéré de son sort, nous rappelle par trop le conte bien connu que l’on raconte aux enfants pour leur apprendre à distinguer la laideur morale de la laideur physique. Mais quand dans le roman, la Bête cumule les deux, on se demande comment l’auteure va s’en sortir. Et si en plus, malgré tous les signaux qu’elle place elle-même sur la route de ses personnages et qui clignotent au rouge, ceux-ci s’obstinent à s’enfoncer dans les ennuis, on reste perplexe. Et on finit par ne plus trop croire à cette histoire.