Bien que ne débordant pas d'originalité, l'idée de base d'Une Rose au Paradis est bien assez attrayante pour nous happer dans ses pages.
Dans un futur relativement proche, les pays, les villes et même certaines entreprises privées sont toutes plus que pourvues en bombes U, les descendantes encore plus destructrices des bombes H et l'humanité est de ce fait assise sur un baril de poudre.
Un riche homme d'affaire, Monsier Gé, décide de précipiter les choses, de tout faire sauter et, avec un couple, les Jonas, dont la femme est enceinte de jumeaux, de se cacher vingt années dans une arche souterraine construite par ses soins.
Nouvelle arche de Noé créée pour survivre à un déluge de feu et permettre aux nouveaux Adam et Eve de bâtir une nouvelle espèce humaine.
Idée de départ alléchante donc, et mise en place efficace. La première partie du roman où est dépeinte cette société futuriste violente est anxiogène et la rencontre avec M. Gé intrigante à souhait. C'est après que le récit pèche par manque d'ambition.
En effet je me suis vite lassée des "aventures" en huis clos de M. et Mme Jonas et de leurs deux enfants, personnages peu profonds, transparents, pour certains (le père) voir agaçant pour d'autres (la mère et le fils). On se fatigue assez vite de les voir tourner en rond dans cette arche soutterraine qui produit avec peu de crédibilité du poulet rôti, à partir de rien, à la demande mais est incapable de dire l'heure avec exactitude.
Finalement c'est à la toute fin, lorsque l'inéluctable remontée à la surface se produit que l'on aimerait voir Barjavel s'étendre un peu, nous en raconter un peu plus mais déjà la dernière page est tournée.
Une lecture agréable, très rapide (215 pages) mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.