La suite de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur (1960) a enfin paru en 2015 ! J’ai eu la chance de découvrir les deux ensemble mais promis, cette chronique est garantie sans spoil !
(...) Écrit avant le célèbre Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, ce roman se déroule pourtant vingt ans après, lorsque Scout vit désormais à New York et rentre à Maycomb, sa petite ville d’Alabama, pour deux semaines de vacances.
(...) Va et poste une sentinelle souffrira toujours de la comparaison à Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur à l’immense succès. Certes, comme sa publication n’était pas prévue, il y a quelques répétitions sur les origines de Maycomb et des incohérences avec le premier livre (des erreurs sur l’âge de certains personnages, le fait que Tom Robinson soit acquitté, Mme Dubose qui est décédée…), et c’est parfois un peu confus (utilisation du « je » ou du « elle ») mais ce n’est pas grand chose. Le charme opère moins parce que le personnage a grandi ; la fraîcheur d’une Scout éveillée et maligne laisse place à une jeune adulte de 26 ans au franc-parler.
Quand bien même, c’est un excellent roman qui se concentre sur les thèmes du racisme, sur la bigoterie et surtout sur l’émancipation. Concernant le racisme, les différents personnages évoquent longuement la déségrégation et la guerre de Sécession pour lesquelles des notes de bas de page plus instructives auraient été les bienvenues. Mais c’est avant tout l’histoire d’une jeune femme qui, en grandissant, doit s’extraire du giron de son père pour devenir adulte. La chute est vertigineuse lorsque Scout apprend des choses peu reluisantes sur sa famille, et sur son père qui finalement a des failles, comme tout un chacun. J’ai adoré cet élément central de l’histoire, pour la simple raison que j’en passe aussi par là.
Tout comme Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, ce roman a ses parts d’ombre et de mystère (quel métier exerce Scout à New York ?) qui lui confère une attraction rare. Roman moins « total » que l’autre, il est tout de même excellent et les thèmes qui y sont abordés me sont chers et intimes.
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