J'étais ravie, mieux enchantée, par ce roman picaresque, qui se passe en Italie, entre deux guerres et nous brosse le destin hors du commun de Michaelangelo (!), nain tailleur de pierre doué de génie, éperdument amoureux d'une fille de bonne famille rebelle. Mais, dans la dernière partie, l'auteur se croit obligé (?) de sortir le couplet antifasciste et le thème du Juif errant. Jusqu'à nous servir un héros qui, au moment d'entrer à l'académie des Beaux-Arts (consécration ultime pour celui qui sort du ruisseau) se lance dans une tirade, avec extrait en yiddish (oui oui), pour dénoncer le "régime d'assassins" qui l'a pourtant amplement employé jusqu'à faire sa fortune... À son atelier, il retrouve heureusement son juste compagnon de toujours qui affiche sur un panneau à l'entrée "Ami des Juifs"...
Ce sempiternel couplet, comme dirait-on un passage obligé chez les romanciers (surtout ceux qui traitent de la Seconde guerre), m'a exaspérée. Cliché usé jusqu'à la corde, ressort romanesque pénible à force d'usage, ce refrain anti-nazi commence à me les briser menu. Comme s'il était désormais impossible d'écrire un roman sans en passer par là, pour montrer qu'on est un gentil et non un vilain nazi antisémite.
Trop, c'est trop.
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