Vingt mille lieues sous les mers, dans mon imaginaire, c’était le Graal. On m’avait tant parlé du capitaine Nemo et du Nautilus, des épiques aventures sous-marines, du génie visionnaire de Jules Verne, que j’avais sans doute un peu trop idéalisé le roman, j’avais sans doute un peu trop d’attentes – et c’est souvent le danger, avec les grands classiques ! Si j’ai été comblée au niveau du Nautilus, le capitaine Nemo me laisse une impression mitigée, quant aux aventures sous-marines, elles se sont faites bien trop rares.
Au lieu d’une épopée captivante sous des mers à la fois dangereuses et fascinantes, j’avais plus l’impression de relire mon livre de biologie de collège. Non mais, sérieusement. Si la première partie du roman est très addictive, la suite se gâte.
Le début est donc très bien mené : on fait connaissance avec le narrateur, Pierre Aronnax et sa joyeuse équipe – son assistant Conseil, et son ami harponneur Ned Lang – on suit avec exaltation la chasse au cétacé, même si l’on connaît la véritable nature de cette bestiole des mers, on découvre avec émerveillement les secrets du Nautilus, on trépigne d’impatience de percer le mystère du capitaine Nemo et de son hermétique équipage, qui parle une langue des plus énigmatiques. Jules Verne nous livre ce récit avec une écriture magnifique, et je n’ai pas été insensible aux superbes descriptions de l’océan qu’il a pu nous confier à travers la voix du capitaine Nemo.
Malheureusement, vers le milieu du livre, ça commence un peu à tourner en rond. L’auteur semble combler son roman par des descriptions scientifiques -type catalogue de biologie marine - absolument indigestes. Il y avait beaucoup trop de maths, de physique et de descriptions de mollusques pour ma pauvre petite âme littéraire.
J’ai pris sur moi, j’ai lutté contre ces terribles descriptions encyclopédiques, et j’ai terminé ce roman, tant bien que mal, en cinq mois de combats acharnés.
La fin est expédiée en deux pages. Deux putain de pages. Sérieusement ? On a le droit à des rapports complets sur la morphologie du mollusque, son alimentation et sa façon de chier et on a le droit à deux pages expéditives pour clôturer le roman ? Je proteste avec véhémence.
Bon, je râle, mais j’ai quand même apprécié le fait que le mystère reste entier. Capitaine Nemo, tu as su être un personnage à la hauteur je pense, digne de mon plus grand respect. Tu es toujours le mystérieux marin de mon imaginaire, et ça me plaît !