"Mourir de soif est une mort paradisiaque, bienheureuse, comparée à la soif de morphine" (1)
C'est un peu par hasard que je me suis lancée dans A Young Doctor's Notebook car il faut bien avouer que je regarde peu de séries, la faute à ma capacité de concentration / d'intérêt qui sur le long terme est équivalente à celle d'un jeune chiot, mais là : 2 saisons, 8 épisodes de 20/25 minutes chacun, je me suis dit que ça pouvait le faire.
Le fait que ce soit adapté / inspiré des Récits d'un jeune médecin de Mikhaïl Boulgakov a grandement joué aussi, tant j'ai apprécié cet auteur russe, que ce soit dans "Le maître et Marguerite", "Morphine" ou encore "J'ai tué". J'ai juste très très envie désormais de découvrir ces fameux récits.
Et enfin son duo d'acteur. J'aime bien Daniel Radcliffe, il m'est sympathique et j'ai été ravie de trouver qu'ici, dans cette mini-série, il se libère du carcan Harry Potter et se révèle très bon dans le rôle qu'il joue. Et Jon Hamm, connaissais pas (oui je sais "Mad Men" mais connaissais pas non plus), juste sa tête sur l'affiche me plaisait bien et j'ai été emballée, l'est très charismatique le monsieur.
Je vous épargne le résumé, je vais miser sur le fait que rusés comme vous l'êtes vous aurez déjà jeté un p'tit coup d’œil à celui qui vous est proposé plus haut et vais m'en tenir à un avis tout personnel : regardez cette série !
Elle mêle habilement humour tour à tour noir ou absurde, drame et cynisme. Réalisme aussi. Ce jeune médecin, Nika (Daniel Radcliffe), n'est pas le héros sur son cheval blanc qui va surmonter ses faiblesses et ses addictions pour voler au secours de la veuve et de l'orphelin, non. Ses faiblesses il se vautre dedans, sa morphine est tout dans sa vie, lui-même déclarant qu'il n'est que morphine. Il se montre lâche, froid, cynique et rarement à la hauteur... La bonne idée est l'intervention de son lui futur (Jon Hamm) qui, se replongeant vingt ans plus tard dans ses souvenirs vient interagir avec son passé, ce qui donne lieu à des situations absurdes et drôlissimes, mais met aussi intelligemment en relief les abysses dans lesquelles se laisse entraîner Nika, sur les conséquences que cela aura.
Alors faute au court format, on peut regretter des personnages secondaires un peu trop placés sous silence, de la rude aide-soignante Pelageya (Rosie Cavaliero) à l'hilarant Feldsher (Adam Godley) dont le passe-temps favori est la lecture d'atlas. En entier oui. Bah on est un peu dans le tout du crû du monde, faut bien se le dire.
Le contexte politique est lui aussi à peine effleuré (nous sommes en pleine révolution bolchevique) ce qui, connaissant un peu Boulgakov, ne devait pas être le cas dans les écrits...
Bon.
Reste une série originale, bien interprétée, drôle et qui pour sûr, ne s'enlise pas dans vingt-huit saisons de trois-cent-soixante-six épisodes chacune. J'en demandais pas plus et... Bon... Je l'avoue, j'aurais bien aimé que ça dure un peu plus longtemps, pour le coup.
Jamais contente.
(1) Et le titre c'est une phrase extraite de "Morphine" de... Mikhaïl Boulgakov ! Bravo aux deux du fond qui suivaient encore !