Ce n'est pas la première fois que je me fais surprendre par la vague de nostalgie qui peut se dégager de certains animés japonais une fois le dernier épisode achevé... Et quand j'y repense, je me dis que cette sensation aurait été décuplée si j'avais eu la chance de découvrir Assassination Classroom à l'âge des protagonistes, en plus de me sentir directement concerné par le propos de la série, et j'aurais ainsi pu bénéficier de certaines leçons de vie que j'aurais souhaité entendre de la bouche de mes propres professeurs.

Assassination Classroom n'est en effet pas avare de messages pédagogiques honnêtes et profonds malgré son caractère humouristique et divertissant, avec d'un côté des situations joliment barrées et générées par une machine scénaristique sortie de nulle part, et de l'autre les enseignements toujours bienveillants et consciencieux de ce cher professeur Koro. On peut une fois de plus remercier nos amis nippons de nous avoir offert une histoire déjantée tout à fait sérieuse, un mélange explosif savamment orchestré par un cerveau merveilleusement dérangé, car oui ! pour imaginer des collégiens apprendre la vie en tentant par tous les moyens de liquider leur poulpe de professeur principal avant que celui-ci n'annihile la planète, je pense qu'il faut être (au moins) un très gros consommateur de wasabi... et ça marche !

Outre ce tour de force, la série réalise d'autres exploits à saluer... J'ignore si cela est bien réel ou s'il s'agit juste d'une impression, mais il me semble que Assassination Classroom se comporte un peu comme un anti-fan service, certains stéréotypes de personnage n'étant pas tout à fait pris au sérieux et en prenant régulièrement pour leur grade, parfois pour le plus grand plaisir des spectateurs je pense. De plus, les personnages, justement, parviennent tous à se faire une place dans notre esprit au fil des épisodes, et ce malgré leur très grand nombre. On compte en effet pas moins de 28 élèves dans la classe 3-E, en plus de tous les autres protagonistes qui gravitent autour d'eux. Certains sont bien entendu privilégiés par rapport à d'autres, c'est inévitable, mais aucun d'entre eux n'est véritablement mis à l'écart ou ignoré, aucun ne possède un simple statut de figurant. Et au gré des chapitres, on apprend progressivement à tous les connaître à différents degrés, que ce soit de visage, de nom, de caractère... Le sentiment de débarquer dans une nouvelle classe et d'appréhender petit à petit chacun de ses camarades est ici très bien rendu, et ajoute encore un peu plus à la nostalgie post-visionnage. Enfin, Assassination Classroom a l'intelligence de rester un éloge du professorat, et non une diatribe simple et facile du système éducatif dans son ensemble, comme on pourrait peut-être s'y attendre en lisant le pitch. La série parvient à nous réconcilier avec ce système qui n'est évidemment pas parfait, et nous encourage à penser qu'il existera toujours des moyens de s'y adapter et d'en tirer des bénéfices sans pour autant se renier. Une aventure placée sous le signe de l'optimisme donc.

Techniquement, l'animation est très propre, dynamique et colorée, et la bande originale signée Naoki Satou (une pointure dans le milieu) tout aussi efficace. Les openings seraient capables de faire danser les morts, tandis que les endings toucheront sans aucun doute les plus sensibles d'entre nous. Côté scénario, c'est bien simple : on ne s'ennuie jamais... Les ellipses sont pertinentes, les flashbacks judicieux sans être envahissants, les évènements s'enchaînent avec rapidité et performance, tout y est fluide. L'humour fonctionne à merveille (de ma propre expérience en tout cas), et je me suis tenu les côtes plus d'une fois ! Episode 4 Saison 2 je me souviendrai de toi...

... tout comme l'épisode 24 d'ailleurs, mais pas pour les mêmes raisons...

Avec le recul, je me dis que la seconde saison est peut-être un cran au-dessus de la première, mais cela ne se joue pas à grand chose, et il est vrai que l'acte 2 bénéficie d'enjeux plus importants qui aboutissent à un final incroyablement émouvant, une vraie réussite ! Cette série est décidément trop courte, et les émotions de fin d'année scolaire fonctionnent ici trop bien... On passe du rire aux larmes, on s'attache à cette classe, à ce professeur, à ces élèves, on aimerait faire partie de leur vie, on aimerait partager leurs aventures, apprendre avec eux, ne jamais les quitter... Non, vraiment, je crois que je peux le dire, ils me manquent déjà...

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le 29 juil. 2022

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