A la croisée des chemins (forcément tortueux) entre Neverwhere, la Maison des Feuilles et No End House, Au-delà des Murs ne fait malheureusement qu'effleurer la surface de son sujet (et surtout, frustration ultime : de son cadre), mais elle le fait avec d'autant plus de brio qu'on n'attendait pas les français dans ce registre, et que le surjeu des acteurs reste ici dans le spectre du supportable (ce n'est pas si souvent).
Trois petits épisodes et puis s'en va, il en aurait fallu le triple, au moins, pour donner à son labyrinthe les dimensions qui lui conviennent, le laisser s'étendre et s'insinuer, appuyer la claustrophobie, l'enfermement, mais l'ensemble convainc tout de même en l'état, en dépit d'un propos symbolique des plus classiques (Silent Hillien, dirons-nous, avec une idée graphique directement piquée à Downpour) et de quelques twists prévisibles pour les vieux de la vieille.
Production fantastique plus que d'horreur ou d'épouvante, reposant sur l'ambiance plus que sur les effets spécieux, elle embarque néanmoins le spectateur sitôt passée la porte, sans précipitation, dans une descente aux enfers urbaine investie d'un charme suranné, entre ruines photogéniques et doubles vasques chères à Stéphane Plaza.
Un coup de coeur inattendu, mais un coup de coeur quand même.
A ce prix-là, moi, perso, j'achète la baraque - et ses fantômes avec.