Série en six épisodes, Biohackers est une production allemande pour Netflix qui met en scène, Mia, une jeune étudiante en médecine, qui cherche des réponses à une triple tragédie qui l’a frappée enfant. On suit son arrivée à Fribourg, son entrée à la faculté de médecine où enseigne une chercheuse qu’elle admire, son emménagement dans une copropriété accueillant trois timbrés : une jeune noble allemande qui ne pense qu’au sexe, un geek drogué aux réseaux sociaux et aux expérimentations sur son corps (certaines scènes font grincer les dents) et une étudiante qui manipule les plantes avec poésie et talent. La cohabitation de ces quatre personnages donne lieu à certaines scènes savoureuses, ne serait-ce que l’arrivée de Mia qui est filmée avec un réel talent et beaucoup d’humour.
Mêlant enquête, vie estudiantine, romance, manipulations génétiques, manipulations de personnes, ambition personnelle, refus des règles bioéthiques, Biohackers surprend par sa construction narrative basée sur différentes formes de flashbacks et par sa maîtrise des rythmes qui la rend rapidement addictive. On suit avec intérêt cette jeune actrice charismatique, dont le personnage est entouré de nombreuses zones d’ombre qui s’éclaircissent au fur et à mesure de la progression des épisodes. Elle nous entraîne dans sa quête de vérité avec brio et fraîcheur, passant du rire aux larmes, de la passion à l’inquiétude, sans jamais renoncer à son objectif.
Débutant in medias res, le premier épisode place le téléspectateur en attente de réponses à toutes les questions qu’il se pose, ce qui est bien difficile puisqu’un long flashback lui est alors proposé. Cette mise en place permet de se laisser porter par les changements de tonalités des deux premiers épisodes. On a alors à peine le temps de rassembler les nombreuses pièces du puzzle qui se présentent que d’autres suivent et complexifie l’ensemble. Ne nous y trompons pas, aucun des personnages n’est réellement ce qu’il paraît être, en tout cas pas au premier abord.
Ce joli coup de cœur vise ceux qui aiment les séries atypiques, pleines de rebondissements et portées par un casting de choix. On peut d’ailleurs louer les scénaristes qui ont su varier les rythmes et les ambiances, tout en créant des personnages complexes qui révèlent leur personnalité au fur et à mesure de l’avancée de l’intrigue. Quant au dénouement de cette première saison, il en appelle immanquablement une deuxième.