Saison 1 (8/10) :
Ah, ça ! Ne comptez pas sur cette série pour vous prendre dans le sens du poil et vous offrir exactement ce que vous vous attendez à voir ! A ce titre, le premier épisode donne rapidement le ton : féroce, cynique et diablement intelligent, portant un regard aussi critique que virulent sur notre société et le rôle omniprésent de la technologie dans nos vies, aussi addictive que terrifiante dans ses dérives...
Alors oui, c'est peut-être parfois un poil prévisible, mais ne serait-ce que pour ce monument qu'est « 15 millions de mérites » et les questions passionnantes soulevées à chaque fois, difficile de ne pas être soufflé par cet univers terriblement anxiogène et semblant ne se fixer aucune limite : moi qui n'avais pas été totalement enthousiasmé par le « Dead Set » de Charlie Brooker, il semble que celui-ci ait trouvé le concept idéal pour développer son très grand talent. Dérangeant, mais surtout fascinant.
Saison 2 (7/10) :
Sincèrement, j'aurais tout à fait pu mettre la même note à cette seconde saison qu'à la première, tant on y retrouve la force et la qualité faisant de cette série un véritable retour de force. Seulement, il s'avère que ces trois épisodes sont peut-être ceux que j'ai le moins aimés, moins « à l'aise dans le malaise » que je n'avais pu l'être lors des trois précédents.
Malgré tout, cela reste extrêmement cinglant et toujours aussi féroce, parvenant à poser jusqu'à trois questions passionnantes lors d'une seule histoire : malgré un effet de surprise légèrement estompé, il serait vraiment dommage de passer à côté de cette expérience décidément pas comme les autres.
Épisode spécial (7/10) :
Comme à plusieurs reprises dans la série, on se demande longtemps où veut bien en venir ce hors-série spécial Noël (qui n'a pas grand-chose d'enchanté, comme vous pouvez l'imaginer!), tant certains éléments ne nous paraissent pas forcément logiques, voire hors-sujet quant à la cohérence du récit. Et puis, en grand manipulateur qu'il est, Charlie Brooker finit par nous fournir toutes les clés pour nous offrir une logique d'une conclusion implacable, aussi glaçante que l'omniprésence des technologies futuristes décrites une nouvelle fois ici, aussi ingénieuses que pouvant conduire aux pires dérives. En définitive, l'épisode a beau légèrement souffrir d'être divisé en trois histoires bien distinctes, ce dernier reste bien dans cette lignée sombre et inquiétante faisant la marque de la série, le tout agrémenté de quelques scènes aussi cauchemardesques qu'émouvantes.
Malgré tout, je dois reconnaître qu'au vu du choc qu'avait été les trois premiers titres de la saison, je n'ai pu m'empêcher de ressentir un aspect (déjà) légèrement répétitif, notamment quant au discours tenu à chaque fois, quasiment similaire. Qu'à cela ne tienne : si la télévision était toujours du même acabit que ce « Black Mirror », nul doute que nous nous en contenterions sans le moindre mal. A voir maintenant comment Netflix se réappropriera cette anthologie à laquelle on pourra toujours faire des reproches, mais certainement pas celui de nous laisser indifférents.