Black mirror : la dark time line des média
Le principe de Black Mirror est simple : exacerber l’impact des nouvelles technologies sur notre quotidien et voir les traductions qu’elles pourraient avoir sur notre futur plus ou moins proche. Chaque épisode explore un élément en particulier (réseaux sociaux, télé réalité, surpeopolisation des politiques…) avec à chaque fois un casting et une storyline différents.
[ Le principe me fait penser aux différentes time lines d’Abed (COUCOU les copains de Community) sauf que dans ce cas précis elles sont toutes plus dark les unes que les autres.( Opinion discutable j’en conviens.) ]
Alors, oui, il faut bien le dire, cette série n’est guère très optimiste (mais ça on aurait pu s’en douter : il s’agit des dérives des nouvelles technologies poussées à leur maximum. ) et ne se veut pas vraiment rassurante. En effet, il ne faut pas voir dans B.M une succession d’épisodes dont la fin serait éclairée par une lueur d’espoir (“il faut garder foi en l’humain”, “l’amour sort toujours vainqueur” etc… On est dans une série anglaise, je vous le rappelle !) ni même un enchaînement de fables concluant sur une bonne morale (ah ben si j’avais su…).
Non. Point de tout ça.
B.M se regarde comme on observerait une expérience dont on devrait tirer des conséquences tout seul comme un grand, sans vraiment de parti pris ni de jugement porté par le réalisateur (oui bon ok, vu les sujets on imagine bien que Charlie Brooker ne porte pas un regard bienveillant sur tout ça mais il reste neutre). Et c’est ça qui fait la force de la série, qui effraie, qui vous retourne et vous fait vous interroger : sans proprement nous rendre actif (au sens on est toujours assis sur son canap’ ou installé dans son lit [2e option pour ma part]), elle nous pousse à réfléchir mais de façon très subtile et à nous projeter dans ces futurs tous plus réalistes les uns que les autres.
Et c’est là le deuxième point très très fort de la série : il ne s’agit pas d’univers parallèles mais bien d’un avenir qui reste assez proche et presque palpable (on est bien dans une série d’anticipation). En effet, chaque épisode se nourrit d’éléments qui existent réellement dans notre quotidien et le transpose dans un futur qui n’a rien du 2015 de Marty McFly : les évolutions technologiques, tout comme la vie courante des personnages semblent avoir poursuivi leur cours au rythme que nous leur connaissons. Rien de tel pour s’identifier sans trop de difficulté et pour rendre l’ensemble très concret et visuellement réaliste.
Ainsi le titre de Black Mirror prend tout son sens (en plus de celui des écrans télé et autres): on a bien à faire à un miroir qui ne distord par la réalité mais la rend dans sa noirceur la plus inquiétante et glaçante.
Autre point fort : le concept d’un épisode/un thème/un casting. C’est plutôt brillant, ça change et le casting est impeccable et … on peut regarder tous les épisodes indépendamment (si vous ne deviez en voir qu’un : saison 1 épisode 2. c’est tout ce que j’ai à dire.)