Il était grand temps que je me penche enfin sur cette série britannique qui connaît un succès grandissant, mais que je n'avais jamais eu l'occasion de tester.
Saison 1 : 7/10
Pas de doute, "Black mirror" fait preuve d'une originalité et d'un à propos qui semble justifier le buzz qu'elle génère. Dès cette saison initiale, composée de 3 épisodes seulement, la série imaginée par Charlie Brooker tient ses promesses, et affiche un potentiel énorme pour la suite.
Anthologie de science-fiction mettant en évidence notre addiction contemporaine aux nouvelles technologies, et en particulier aux écrans (d'où le titre), la série s'autorise toutes les audaces, à l'image de cet épisode inaugural, qui enjoint le Prime Minister à s'accoupler avec une truie! Provocation un peu gratuite et outrancière, mais cet épisode autour du voyeurisme fait son petit effet.
Le deuxième épisode est le plus gros morceau de cette saison 1, avec une construction narrative remarquable, qui propose une métaphore aussi pertinente que satirique de notre société contemporaine. Du grand art, magnifié par l'interprétation du duo Daniel Kaluuya / Jessica Brown-Findlay.
Le dernier épisode est le moins intéressant à mes yeux : certes, le repas entre amis s'avère rigolo, parodiant l'artificialité de nos relations sociales/amicales, mais la suite apparaît un peu lourde et attendue, malgré quelques bonnes idées. En plus, le personnage joué par Toby Kebbell se comporte d'emblée comme un odieux connard, du coup, il est difficile de s'identifier et d'éprouver beaucoup d'empathie pour ses problèmes de mari jaloux.
Cette petite déception n'altère pas l'impression d'ensemble, et la sensation que "Black mirror" en a encore sous le pied. Le format de 40-45 minutes semble idéal, dénué de temps morts, et permet de contourner la difficulté d'une anthologie, à savoir se plonger à chaque fois dans un contexte différent, sans pouvoir s'attacher à des personnages récurrents.
Saison 2 : 6/10