Hum…bon. Cruel dilemme. Je ne sais pas si je dois noter cette série 6 ou 9.
Intrigue policière sur fond de petite communauté en bord de mer, avec comme point de départ le meurtre d'un enfant. Tout le monde se connaît, tout se sait, se voit, s'entend, les personnages ont leurs failles, leurs secrets. On est vite embarqué dans cette ambiance, notamment grâce au charisme de l'acteur principal et au fait que les évènements se déroulent dans un espace réduit, en terrain connu: les pions sont rapidement mis en place. En huit épisodes, on sait que le rythme est soutenu, que ça ne s'étalera pas en longueurs inutiles.
Les acteurs sont très bons, l'ambiance est travaillée à coups de ralentis, de flous, on s'attarde sur la beauté des lieux, sur les émotions des personnages, avec cette musique ambiante et mélancolique en bruit de fond (à noter donc, la superbe bo d'Olafur Arnalds, que j'affectionne particulièrement). On aime ou on trouve ça poussif: personnellement, j'aime ce genre d'atmosphère contemplative où l'on prend le temps de poser les choses, de dévoiler, de suggérer. ça n'est pas sans rappeler une autre mini-série du genre, Top of thé Lake, dans ce parallèle entre violence des évènements et douceur de l'image.
Seulement voilà: autant la quasi-totalité de la série m'a captivée en me donnant envie d'aller au bout, autant le dernier épisode, censé être le point culminant de l'intrigue que l'on attend avec impatience… fait effet de pétard mouillé.
Il laisse un goût amer: mettre tous ces éléments en place, semer le doute sur chacun des personnages, les travailler tout en relief pour au final tout foutre en l'air de cette façon, c'est quand même un beau gâchis. On s'imagine un peu tout mais pas ça, pour la simple raison que ça tombe comme un cheveux sur la soupe, concernant un personnage dont honnêtement, il doit être le seul dont on n'aie pas grand-chose à faire. Trop simple, trop attendu, trop… peu inspirés pour la fin? D'ailleurs, ça se sent, le dernier épisode est tant bien que mal compensé par une surabondance de bons sentiments pour nous toucher un peu, pour se justifier. En soi ça n'est pas trop mal amené mais ce n'est pas (que) ce qu'on attend d'un final et on peine à y croire alors que ce qu'on nous montre avant sonne très juste.
Malgré ça, je dois être un peu tordue: j'ai tellement aimé tous les autres côtés que cette série peut apporter que je la recommande vivement, et que je crois pouvoir dire que je l'ai aimée, beaucoup. Parce que c'est davantage dans la beauté de l'atmosphère et la complexité des personnages que réside l'intérêt principal de ce genre de séries.