Saison 1 : 5/10
C'est plutôt bien fait, mais d'un classicisme qui confine au déjà-vu. Du coup, "Cardinal" ne s'adresse qu'aux fans hardcore de séries policières (ceux qui veulent absolument tout voir) ou a contrario à ceux qui regardent un cop show de temps à autre, et pourront éventuellement ne pas être gênés par les personnages archétypaux et les situations surexploitées.
En effet, cette série canadienne à gros budget reprend à son compte les ingrédients habituels dévolus aux séries scandinaves, notamment. L'atmosphère est glaciale à Algonquin Bay, cité fictive située au fin fond de l'Ontario, et la réalisation soignée met bien en valeur ces paysages neigeux.
Le héros John Cardinal (Billy Campbell) est un flic à l'ancienne soupçonné de corruption, et inutile de dire, au vu de sa haute stature élégante, de son implication obsessionnelle et de son expression de dignité un peu coincée, que l'on serait très surpris de sa culpabilité...
En parallèle, on assiste à une enquête classique, la traque d'un tueur en série particulièrement retors. Problème, son identité est révélée très tôt, et la mise en scène s'attarde de manière déplaisante sur le trio qu'il forme avec sa complice tarée et leur malheureux otage.
Scènes de torture, autopsie de cadavres abîmés, on sent que la série tente de s'encanailler en flirtant avec les codes de l'horreur : une initiative peu concluante.
L'ensemble se laisse néanmoins regarder sans réel déplaisir, grâce à un format adapté (seulement 6 fois 45 minutes), un rythme satisfaisant et une réalisation efficace, qui propose notamment une poursuite à pied - suivie d'un échange de coups de feu - intense et particulièrement immersive.
Et puis la comédienne québécoise Karine Vanasse apporte une valeur ajoutée à la série, parvenant à transcender les clichés dans son rôle de fliquette.
Adaptation des romans policiers de Giles Blunt, "Cardinal" a connu un joli succès d'audience, au point de voir le show renouvelé pour au moins 3 saisons. Ce sera sans moi...