Cette série est le parfait exemple du produit marketing sans âme. Je me sens un peu obligée de préciser avant de me faire lyncher par une communauté qui semble avoir adoré la série que si moi-même je suis plutôt néophyte par rapport au jeu mais pas à l'univers, j'ai regardé la série avec mon copain qui lui a passé plusieurs centaines d'heures sur le jeu. On est arrivé à la même conclusion : malgré un univers de base foisonnant et un studio d'animation solide, le qualificatif qui va le mieux à Edgerunners est paresseuse.
Pendant trois-quatre épisodes la série s'inscrit effectivement dans l'univers du jeu, esquissant une réalité complexe et des enjeux socio-économiques et politiques importants, sans oublier une réflexion sur le transhumanisme. Mais cela sera vite évacué au profit d'une intrigue simple et générique de gangsters qui n'a plus rien de spécifique à l'univers, doublé d’une romance assez ennuyeuse. L'intrigue au final ne répond à aucun des enjeux qu'elle avait abordés au tout début et on a franchement du mal à avoir de l'empathie pour des personnages qui régressent littéralement. Là aussi, il y avait pourtant de quoi faire, mais malgré des regards appuyés sur un urne de cendres et un bras mécanique, le héros ne s’appesantit plus tant que ça sur l’injustice de la mort de sa mère ou la lente déchéance mentale de Maine. Tout reste superficiel et factice ; à l’image de leur voiture qui résiste à tout même au supra-tanks des corpos. La série ressemble à un cheat code monstrueux.
Côté animation oui il y a de la qualité, et là c'est peut-être plus une affaire de goût personnel mais j’ai du mal avec cette direction artistique qui ajoute des contours fluo « pour faire genre » sans réfléchir à la direction de la lumière, et qui duplique ses scènes et des éléments en pensant qu’on ne remarquerait pas. Je ne vous parle de la musique, parce qu’il n’y a pas grand-chose à en dire.
Au final, Edgerunners n’est pas nulle, mais tellement mollassonne qu’elle s’embourbe dans l’inutilité fade.