Dexter, Dexter, Dexter ... Ange ou démon ? Monstre bridé ou justicier masqué ? Telle est la question.
Que dire sur cette série palpitante de bout en bout, riche en rebondissements et en retournements de situations ?
Dexter, le clair-obscur. Ainsi pourrait on décrire ce personnage.
Non content d'être dénué de toute forme d'empathie, vide et froid, chaque trait de sa personnalité est pioché dans les situations qu'il rencontre lors de ses "activités persos".
Un Dr Jekill-Mr Hyde, un être polymorphe qui vous montre uniquement ce que vous désirez percevoir : serait ce une forme d'hypocrisie ? Certes, mais il s'y voit obliger pour ne pas réveler son passager noir. Sans oublier que cela procure un réel plaisir de constater qu'aucun de ses proches ne puissent le voir tel qu'il est vraiment, alors que nombreux sont ceux qui y sont parvenus sur la table ...
C'est sur cette dualité que repose la série ; expert médico-légal le jour, chasseur de criminels la nuit. Oui mais voyez vous, Dexter a sa propre vision de la justice, vision qui nous fait réflechir a deux fois sur la légitimité de la peine de mort ... Mais elle relance également l'éternel débat : qui peut s'arroger la vie d'un pair, si horribles que soient ses crimes ?
Trop facile, en effet, de prétexter agir au nom de la justice pour canalyser ses désirs morbides au lieu de les affronter au grand jour, de se fixer une morale, ce fameux "code" paternel a observer scrupuleusement, pour justifier ses actes et se donner bonne conscience. Ce que lui repprochera maintes et maintes fois le frère perdu.
Mais peut etre qu'un Dexter se cache dans chacun d'entre nous, refoulé au plus profond comme une face honteuse de notre identité.
Outre ces considérations phylosophiques, Dexter est une série qui vaut le détour pour de nombreuses autres raisons :
Du meurtre le plus banal au plus tordu, en passant par le plus scénarisée, il y en a pour tous les gouts. Et ca commence fort dès la première saison, pour finir en apothéose dans la 6ème !
Encore plus fort, Dex finit toujours pas découvrir la vérité, car il fait plus que lire le sang : c'est le sang qui se confie à lui, il parvient à le transcender.
Malgré tout, certaines saisons restent en dessous du potentiel de la série ; je pense tout particulièrement à la saison 3, qui a au moins le mérite de prouver que les monstres ne peuvent qu'être solitaires.
Je place cependant la 4ème sur la plus haute marche, car aucun autre sérial killer ne peut éffleurer le charisme froid et le déterminisme d'Arthur Mitchell "Trinité".
Mention spéciale aux jeux des acteurs, et surtout a Mazuka sans qui la série perdrait une partie de son charme. Baptista, Deb, on craint toujours le pire pour eux, surtout que la trame scénaristique n'est pas tendre pour ce pauvre Dexter. (no spoil ;) )
Bref, série que je recommande chaudement, qui tient en haleine sur plusieurs épisodes, raison pour laquelle je n'ai pu m'empecher de tout finir en moins d'un mois (oui je suis sériovore, je devrais consulter).